Envoûtement consentant


Wild Beasts, ou 4 jeunes anglais dont deux chanteurs aux voix aussi hallucinantes l'une que l'autre, et qui se marient comme peu le font. Quand l'un flirte avec des aigus surnaturels, le second nous balance sa voix de ténor veloutée. Et s'ils frôlent par moments le ridicule, c'est que ces loustics-là ne craignent pas le jugement et font preuve d'une audace bienvenue, conférant à leur univers une réelle originalité dans le paysage actuel de la pop. Avec des ambiances parfois légèrement érotiques et toujours élégantes, les Wild Beasts savent quand et comment jouer leurs cartes : rythmes langoureux, silences délivrés avec parcimonie de manière opportune, sonorités quasi mystiques… Two Dancers, leur deuxième et dernier album, ne s'écoute pas qu'une fois. Le tube « We still got the taste dancing in our tongues » : petite merveille aboutie à faire peur à tous les niveaux, nous séduit plus qu'on ne saurait le dire – mention spéciale au clip, flottant et enivrant, qui bénéficie d'une réalisation aussi séduisante que l'est le morceau. Et « Two dancers » de confirmer nos impressions à l'égard du groupe : sensiblement plus rock que d'autres titres, il témoigne d'influences diverses et digérées avec grâce. Des « bêtes sauvages » qui nous paraissent donc, pour continuer la métaphore animale, plus proches du félin et du reptile que de la vulgaire dinde plumée, leur magnétisme évident les plaçant loin devant les si nombreux prétendants au titre d'énergumène musical à surveiller de près. Autant vous dire que l'on est plus que pressés de les découvrir en live, merci le Ciel.
LGWild Beasts
Dimanche 4 avril à 17h30, au Ciel


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