À la vie, à la mort

THÉÂTRE & CIRQUE / Dans le cadre du Caravansérail de la Fabrique des Petites Utopies sera donné le spectacle Sorry !, porté entre autres par l'impressionnante troupe du Footsbarn Travelling Theatre. Une proposition totalement dingue à la générosité évidente. AM


Tout se déroule au cœur d'un chapiteau. À l'intérieur, on assiste à un évènement difficilement classable, jonglant entre théâtre, musique et cirque. Un mélange des genres intrinsèque à la nature même des différents artistes réunis autour du projet : le cirque équestre tzigane Werdyn, doté de multiples talents ; la compagnie Les Fusains, avec son metteur en scène Pierre Byland, adepte du clown ; et – surtout – le Footsbarn Travelling Theatre : une compagnie internationale de théâtre itinérant basée au nord du Massif Central qui, depuis quarante ans, est plus habituée à monter des classiques de Shakespeare qu'à mener de telles aventures. De cette rencontre périlleuse est né le spectacle Sorry !, proposition débridée, foutraque et un brin inégale (tatillons que nous sommes, on n'adhère pas à tout, notamment au potache ras du sol) d'une générosité évidente. Pendant 1h30, la piste se transforme au gré des divers rebondissements de l'intrigue, emmenant les spectateurs dans un monde fantaisiste et attachant, grâce notamment à la présence d'interprètes communiquant leur joie d'être ici le plus simplement du monde.Un mariage et un enterrement
On commence par l'enterrement d'un compositeur. Habits noirs en signe de deuil et recueillement solennel : les deux croque-morts ont compris la logique cérémonielle… Mais tout ne se passera pas comme prévu ; la faute d'abord à l'intervention d'un bestiaire incontrôlable, puis à l'arrivée d'une petite troupe menée par Paddy Hayter (le fort en gueule directeur artistique du Footsbarn) bien décidée, elle, à célébrer un mariage sur le même emplacement. Confrontation explosive entre deux manifestations forcément incompatibles : le compromis n'aura pas sa place, malgré quelques tentatives périlleuses. En résultera un final rocambolesque empli d'une cacophonie réjouissante, où le public sera sommé de choisir son camp. « Fuyant toute tentative de conciliation, les membres bigarrés et internationaux de ces trois groupes se sont, pour cette pièce, amusés à se mettre des bâtons dans les roues jusqu'au chaos » nous explique-t-on. Un chaos jubilatoire qui fait plaisir à voir.SORRY !
Jusqu'au samedi 11 décembre à 19h30 (plus une séance le samedi à 15h), au Parc Bachelard. Réservations fortement conseillées au 04 70 06 84 84 ou 06 86 55 26 66


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L’humour kamikaze