Pics de saison

La MC2 offre cette semaine deux magnifiques concerts, forts différents dans leurs formes, tout en étant l'un et l'autre au plus haut niveau de ce dont peuvent rêver les passionnés de musique classique de l'agglomération grenobloise. Georges Renau


L'orchestre Philharmonique du Luxembourg, que nous avons déjà pu entendre à Grenoble grâce à son directeur artistique Emmanuel Krivine, viendra jouer deux grandes pièces du répertoire classique : le concerto pour violon de Beethoven, avec le savoyard Renaud Capuçon à l'archet, ainsi que la première symphonie de Mahler, que le compositeur avait surnommé Titan. Capuçon, lauréat des Victoires de la Musique en 2000 et 2005, est tout simplement le violoniste le plus (re)connu en France. Le concerto qu'il interprétera, à la fois très technique et mélodieux, nous permettra de constater qu'il est le grand virtuose que nous avons toujours admiré. Quant à la symphonie Titan, dont la version définitive fut établie par Mahler en 1903, elle est d'un style romantique, mais qui laisse augurer de l'évolution de la musique classique vers l'atonalité du XXe siècle. Le 3e mouvement, le plus connu de cette symphonie, est une marche funèbre bâtie sur le canon populaire Frère Jacques, adaptée en tonalité mineure, et qui s'achève par des sonorités considérées comme étranges à l'époque de sa création, mais qui semblent finalement assez banales de nos jours.Kissin, l'enfant prodige devenu grand
Le deuxième concert à ne pas manquer ce mois-ci est d'un format plus modeste, puisqu'il s'agit d'un concert pour piano seul réunissant des œuvres de Chopin et de Schumann. Les quatre ballades de Chopin qu'interprètera le pianiste russe Evgeny Kissin sont des pièces d'un seul mouvement, parmi les plus difficiles à jouer du répertoire pour piano solo. Chopin dédia sa deuxième ballade à son ami et néanmoins compositeur allemand Robert Schumann (tous les deux nés il y a exactement 200 ans), en guise de “revanche“ pour la dédicace de sa Kreisleriana. Les Pièces de fantaisie op.12 de ce dernier comportent quant à elles huit morceaux de deux à quatre minutes chacun avec des titres poétiquement évocateurs (Les soirs, Dans les nuits, Pourquoi ?, etc), le tout étant d'un romantisme saisissant. La Toccata, op.7, en revanche, qui sera également interprétée à l'occasion de cette belle soirée, ressemble davantage à un exercice pour des étudiants de piano, techniquement difficile et nécessitant une grande énergie. Voilà un programme éclectique et varié avec lequel Evgeny Kissin, qui, enfant, jouait déjà avec des orchestres de renommée internationale et est devenu l'un des plus grands de notre époque, devrait nous combler de satisfaction. Beethoven, Mahler
Samedi 11 décembre à 19:30, à l'Auditorium de la MC2.Chopin, Schumann
Mardi 14 décembre à 20:30, à l'Auditorium de la MC2.


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