Toast

De S. J. Clarkson (GB, 1h32) avec Oscar Kennedy, Freddie Highmore…


Genèse pop et nostalgique de la vocation de Nigel Slater, cuistot et critique culinaire anglais parfaitement inconnu de ce côté-ci de la Manche. Dans sa première partie, le film se révèle aussi passionnant qu'un biopic de Jean-Luc Petitrenaud ou Joël Robuchon pourrait l'être pour un spectateur scandinave. Le deuxième acte, focalisé sur la rivalité entre le héros et sa marâtre, se développe faiblement sur l'idée que la cuisine peut être le moyen de se lier à ses proches, quitte à les transformer de façon irréversible – mais pour le coup, cette absconse morale se dilue dans l'envie de plus en plus tenace de se goinfrer de tarte aux citrons meringuée. Les deux interprètes de Nigel Slater (enfant et ado), d'une fadeur dommageable, participent malheureusement pour beaucoup au désintérêt d'un film dont on a de plus en plus de mal à cerner les enjeux. En prenant tous ces éléments en compte, il faut d'autant plus louer la réalisation de S. J. Clarkson, artisan télévisuel chevronné dont il s'agit du premier long-métrage : élégante, inspirée, ingénieuse mais sans épate, la mise en scène de Toast parvient à élever un récit farouchement anodin, et à en faire jaillir une émotion inattendue là où le mélodrame à gros sabots aurait pu embourber le tout définitivement. Clarkson, unique garant d'un semblant d'âme artistique à ce film à la finalité obscure, est un homme à suivre – pour peu qu'on lui confie à l'avenir des projets un tant soit peu stimulants. FC


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