La voix du phénix


Soul / Difficile de traduire To dust en français. Titre du dernier album d'Alice Russell, to dust peut aussi bien évoquer la renaissance d'un phénix (les cendres) que le dépoussiérage efficace des divers genres musicaux  convoqués par la diva. Entre cendres et poussière s'élève ainsi une force vive portée par une grande voix soul, influencée autant par le jazz que le funk, le hip hop ou le gospel. Il aura fallu quatre années pour que l'album ressemble à ce qu'elle voulait : une bombe multicolore aux titres faisant le grand écart entre les maux d'amour et la rage de la révolte.

Ainsi la groovy Citizens (dont le titre est sans équivoque un appel aux « citoyens » à se tenir debout) côtoie I loved you et Heartbreaker, chansons plus intimes et plus énervées. Quoi qu'il en soit, c'est toujours de ses tripes que semblent naître les morceaux. Fondamentalement optimiste, sa musique peut porter des textes nostalgiques et désabusés tout en conservant un dynamisme extraordinaire, exposer des blessures tout en regardant droit devant fièrement. Un principe musical en forme de principe de vie en somme.

Laetitia Giry

Alice Russell, mardi 2 avril à 20h30 à la Maison de la Musique de Meylan


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Une chanson pour ma mère