Avignon, notre bilan


Ça y est : après deux semaines intenses (avec quatre à six spectacles par jour), l'équipe du Petit Bulletin a quitté Avignon. Dans nos valises, une trentaine de spectacles vus par nos soins qui passeront ensuite dans la région. Si vous pourrez lire nos critiques au fur et à mesure dans les différents numéros du PB, voici déjà nos principaux coups de cœur :

Italie – Brésil 3 à 2, de Davide Enia, à voir le 14 novembre au Centre culturel Jean-Jacques Rousseau de Seyssinet-Pariset (près de Grenoble).
Soit un match mémorable (un quart de final entre l'Italie et le Brésil lors du mondial de foot de 1982) vécu du point de vue d'un des enfants d'une famille italienne férue de foot et fidèle supportrice de l'équipe nationale – qui d'ailleurs, cette année-là, remportera carrément le mondial. Un spectacle entraînant et exaltant, dépassant le cadre sportif pour évoquer la magie des grands rassemblements populaires, les légendes vivantes et l'histoire avec un grand H.

Regards de Séverine Fontaine, du 1er au 4 octobre à l'Espace Albert Camus de Bron (près de Lyon), et les 20 et 21 février à l'Amphithéâtre du Pont-de-Claix (près de Grenoble).
Née avec une malformation au visage, Séverine Fontaine a dû composer avec pendant toute son enfance. La jeune femme devenue comédienne a décidé de se nourrir de cette expérience pour livrer ce solo présenté comme « un manifeste pour la différence ». Dans une scénographie convoquant une série de lampes, elle joue habilement avec le regard du spectateur. Sincère et fort.

L'Incredible drum show des Fills monkey, le 27 mars au Centre culturel Jean-Jacques Rousseau de Seyssinet-Pariset.
Deux batteurs virtuoses pour un show délirant où la rigueur musicale se mêle à l'humour le plus libre. Si Buster Keaton et Charlie Chaplin s'étaient rencontrés sur scène, ça aurait pu donner ça.

In & out

Niveau In, si cette édition 2013 d'Avignon aura beaucoup déçu (Par les villages, Drums and Digging, ...), elle nous aura aussi grandement surpris (Rizzo, Bel...). Et l'on se réjouit que l'un des spectacles du In ayant conquis tout le monde soit le Germinal d'Antoine Defoort et Halory Goerger, dévoilé en septembre 2012 lors de la Biennale de la danse de Lyon et repris en avril 2013 à l'Hexagone de Meylan. Avec Les Particules élémentaires du jeune Julien Gosselin, c'est la création dont tout le monde parlait, ce qui nous enchante vu que nous défendons ces artistes depuis un bail.

Sinon, pour finir, deux mots sur le Sans doute du Lyonnais Jean-Paul Delore, dévoilé dimanche 21 juillet au Cloître des Carmes (donc dans le In du festival), et qui sera en mai prochain à la MC2 Grenoble. Un agréable concert rassemblant des artistes de diverses nationalités, porté par différents textes d'auteurs comme Delore, Dieudonné Niangouna, ... C'est sans doute sur ce dernier aspect que le bât blesse, la pertinence supposée de ces paroles n'apparaissant jamais au grand jour. D'où un sentiment de frustration pour le spectateur, qui espérait retrouver le projet de Delore largement détaillé dans le programme de salle. Reste la musique et les musiciens, exceptionnels.


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