Haut et court

Comme chaque année, le festival Narkolepsy propose aux Grenoblois de découvrir une série de courts-métrages innovants, décalés et surprenants, lors d'une soirée ciné en plein air arrosée de bière locale et riche en amuse-gueule. Petit tour d'horizon en compagnie de Rachel Abrahami, présidente de l'association. Propos recueillis par Guillaume Renouard


Breaking news : Narkolepsy revient pour une onzième édition, avec dans sa besace une ribambelle de films (très) courts, souvent originaux, parfois perchés, toujours surprenants. Le credo du festival ? « Proposer des films innovants, décalés, au niveau des techniques de narration, du son, de la forme » explique Rachel Abrahami, présidente de l'association. « Il faut que ce soit des films récents, produits dans l'année 2013-2014. En revanche, on ne s'impose aucune restriction en termes de genre : il y a aussi bien du western que de l'horreur, des comédies… »

Au total, une vingtaine de films présentés, durant chacun d'une à quinze minutes. Une programmation qui requiert un important travail de veille pour les dix membres de l'asso. « Depuis le mois de janvier, chaque membre fait des recherches de son côté, sur internet ou en se rendant à des festivals. Des boîtes de production nous envoient leurs films, aussi. Nous nous réunissons tous les quinze jours pour les regarder ensemble et choisir ceux que l'on garde. Sachant qu'il n'est pas nécessaire qu'un film fasse l'unanimité : si un ou deux membres ont eu un coup de cœur, on part du principe qu'il en sera de même pour une partie du public. D'où une prog éclectique, susceptible de plaire à un public très hétérogène. »

Petit festival deviendra grand

Né en 2003, le festival avait originellement lieu à Eve, sur le campus, et durait toute une nuit (d'où Narkolepsy). Jusqu'à cette année, il était organisé quasi-exclusivement par des étudiants. Désormais, la plupart des membres travaillent dans la culture, l'enseignement ou la recherche. Financé jusqu'ici par des subventions universitaires, le festival a dû trouver d'autres sources de revenus. Et s'est tourné vers le crowdfunding. 2014 euros demandés (et obtenus), notamment pour l'écran et la sono. « L'an prochain, nous demanderons des subventions à la mairie. Cette année a fait figure de transition, à plus d'un point de vue. Pour la première fois, le festival s'est exporté. Nous avons fait une projection à Chambéry, pour l'Urban Prétexte, où nous avons projeté des court-métrages dans une roulotte. Et une autre à Paris, au Nouveau Casino. Le programmateur nous a donné carte blanche pour projeter nos court-métrages un dimanche. »

Programme des réjouissances

Le festival aura lieu jeudi 26 juin à 19h. Il débutera par un pique-nique sonore, avec buvette, massages, et un stand de sérigraphie où tout le monde pourra apporter un t-shirt et y faire graver le logo de Narkolepsy. La projection débutera à 21h30.

Petit-avant-goût de ce qui vous attend : un western composé d'une succession de dessins qui prennent vie grâce à la voix et aux mains du réalisateur (Malaria). Un curieux film d'animation retraçant les chamboulements de la vie quotidienne dans un monde où le vent souffle sans interruption (Wind). Une journée dans un pub étrange, où les clients protéiformes se muent en animaux ou végétaux, et harcèlent la serveuse qui ne trouve la paix qu'une fois dans son appartement, lovée contre son chat (The Pub). Déroutant et un brin dérangeant. D'autres créations sont plus suggestives, comme cette superposition ultra rapide de dessins en constante mutation, sur fond musical inquiétant distillant une ambiance de fin du monde (encore renforcée par le titre, The Deep End). On s'arrêtera là, de peur de vous gâcher la surprise.

Narkolepsy, jeudi 26 juin à partir de 19h, sur l'Esplanade François Mitterrand, devant le Musée de Grenoble.


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