Mansfield.TYA, corps-à-corps électro-baroque

En dépit d'un nouvel album et donc de nouveaux indices, on ne sait toujours pas vraiment et à vrai dire de moins en moins qui est Mansfield.TYA. Ennuyeux, non ? Non, bien au contraire, comme les deux musiciennes le prouveront lundi soir en ouverture du festival Rocktambule.


« Jamais jamais tu ne me trouveras, je suis devenue une montagne. » Ah. Une montagne ou autre chose. Mais quoi ? On ne trouve pas Mansfield.TYA, on ne les situe que très peu – en dehors de leur ville d'origine, Nantes, et de leur état civil, Julia Lanoë et Carla Pallone.

Ça commence par ce pseudo, hommage à June Mansfield Miller, femme d'Henry, aux motivations énigmatiques, suivi de ce TYA sans raison. Ça continue avec une musique qui ne souffre guère l'accolement d'adjectifs et des textes qui semblent ne jamais vouloir choisir entre premier et second degré, gravité pudique et humour masqué, innocence et roublardise, Bleu Lagon et « rouge sang ».

Pour ne rien arranger, leur dernier disque, Corpo Inferno, dont la pochette semble signifier l'envers de son titre, est comme vaporisé aux quatre coins des genres, éparpillé façon puzzle entre les cordes baroques et les gourdins électro, « Lully et Garnier » (Laurent, pas le Tony ni le shampooing), Moroder et les Növö, Les Contemplations d'Hugo et Sodome et Gomorrhe.

C'est que, depuis plus de dix ans déjà, le duo tient beaucoup de l'hydre à deux têtes, l'une enflammée, Julia (également membre de Sexy Sushi), l'autre, Carla, formée aux rigueurs du classique. Deux extrémités qui ne demandent qu'à se rejoindre et s'embras(s)er. Comme elles le chantent sur Le Dictionnaire Larousse,  « Il y a une vie à occuper entre "amour" et "zoophilie" ». Si vous cherchez Mansfield.TYA, la créature est là, quelque part entre ces deux mots, ces deux extrémités jointes dans un espace presque infini.


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