Le rire médecin

On dit de l'humour qu'il est « la politesse du désespoir » ; il est aussi un formidable remontant autant qu'une incomparable récompense lorsque le moral a subi des effets yoyo. Parfait, donc, pour conclure cette saison du Ciné-Club. 


Soumise à de cruelles incertitudes durant toute l'année, l'équipe du Ciné-Club ne s'est pas laissé abattre : elle a fourbi un nouveau site Internet (à l'adresse tout de même plus intuitive www.cine-club-grenoble.fr) et concocté pour rasséréner les troupes ainsi que – surtout – son public une sélection de comédies ayant le bon goût d'explorer divers recoins de cet inépuisable registre. Au total, sept films révélant indirectement des parentés ou des cousinages, incitant à dévorer le programme dans sa totalité. Débutant le 26 avril sous les auspices des grands aînés avec Billy Wilder et son rare Kiss me Stupid (ondulante Kim Novak), le cycle ne peut qu'inciter à remonter sur les traces de son maître Ernst Lubitsch pour savourer un échantillon de ses pétillants chefs-d'œuvre, Haute Pègre (1932, le 10 mai).

Place aux (plus si) jeunes

La génération suivante, également héritière slapstick, fait une apparition remarquée dans Le Distrait de & avec Pierre Richard mais aussi les gazous-gazous de Maria Pacôme (1970, le 3 mai) ; également dans le désopilant Prends l'oseille et tire-toi de & avec Woody Allen, alors quasi débutant (1969, le 24 mai). La comédie décalée à la française ayant vu le jour à l'orée du siècle se taille la part du lion avec trois brillants représentants : le post-rohmérien Emmanuel Mouret pour sa fantaisie sentimentale Fais-moi plaisir ! (2009, le 17 mai) ; les grolando-punks-libertaires Kervern & Delépine pour Le Grand Soir (2012, le 31 mai) qui avait bien mis le dawa à Cannes en son temps ; last but not least, ce génie natif de Grenoble qu'est Antonin Peretjatko pour La Fille du 14 juillet (2013, le 7 juin), manifeste de son cinéma libre, inventif – mais cependant référentiel –, hilarant et sensuel. S'il ne devait y avoir qu'une séance à voir, ce serait celle-ci. Méditons pour conclure sur cet immortel aphorisme « C'est bon de rire parfois ; c'est bon de rire – ah ah ! » (les Nuls, qui figurent ainsi en contrebande dans cette rétrospective).

Cycle Comédies en vrac du 26 avril au 7 juin à 20h au cinéma Juliet-Berto, 5, 50€/7€/12€


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