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festival / Pour leur nouvelle collaboration, la Cinémathèque, Mon Ciné et le Méliès mettent de nouveau leurs forces en commun pour se pencher sur le cas du cinéma de langue portugaise, à la grâce d'un panorama savamment éclectique. Voici une petite sélection non exhaustive avant de s'y repencher dans les semaines à venir... FC

Le panorama de cette année permet d'embrasser deux cinématographies bien à part, deux approches socio-culturelles de pays au passif récent troublé (le Brésil et le Portugal, donc), et ce dans quasiment toutes leurs déclinaisons. Pour ce qui est du Brésil, on retiendra en pervers avertis la vague de films se réclamant du courant “Pornochanchada”, dont les atours de "comédie pseudo-érotique" autorisaient ses maîtres d'œuvre à livrer occasionnellement de véritables charges militantes sur l'état du pays (on vous conseille vigoureusement à cet égard Mise supérieure de Silvio Back, comme on vous enjoint à éviter le Mignonne mais Vulgaire de J. P. Carvalho, mélo vaguement sexuel et surtout déprimant à la sauce soap opera). Autre genre prolifique limite honteux, la comédie troupière eut les honneurs des grands écrans brésiliens dans les années 70 et 80, en partie "grâce" au quatuor comique Os Trapalhoes (= les vagabonds), dont l'intégralité de la filmographie ferait rougir Max Pécas, Philippe Clair et les Charlots réunis (vous pourrez constater l'étendue des dégâts par vous-mêmes, avec la projo des Saltimbanques Brouillons à la Cinémathèque - !). Après avoir freiné drastiquement sa production pendant le gouvernement de Collor de Mello (où 1 à 2 films brésiliens étaient produits annuellement), le renouveau amené par les années 90 (appelé "Retomada" par les brésiliens) a amené son lot de révélations. Vous pourrez redécouvrir l'émouvant Central do Brasil de Walter Salles, Regarde cette chanson de Carlos Diegues ou Une vie secrète de Suzanne Amaral. Sans oublier, histoire de faire un point complet sur la question, le documentaire Histoire du Brésil, présenté par le producteur/réalisateur Atahualpa Lichy.Central do PortugalPour ce qui est de la sélection portugaise, passons rapidement sur les incunables (le "sympathique" Val Abraham, relecture de Madame Bovary par Manoel de Oliveira, le moins sympa Un film parlé du même de Oliveira, ou encore le carrément antipathique Lisbon Story de Wim Wenders), et concentrons-nous sur la simili nouvelle vague du cinéma portugais et sur deux de ses principaux représentants. On vous conseille de rattraper le film de Marco Martins, Alice, après sa distribution un rien lapidaire sur nos écrans, la quête d'un père (l'excellent Nuno Lopes) cherchant sur les écrans sans fin des vidéos de surveillance sa fille disparue ; et enfin, last but least, on vous force littéralement à aller voir le surprenant (euphémisme...) Odete de Joao Pedro Rodrigues (réalisateur du déjà très barré O Fantasma), présenté en avant-première et en présence du réalisateur au Méliès ce vendredi. Dans ce portrait d'un amour ne voulant pas faire son deuil, Rodrigues confirme son talent pictural comme ses écueils symboliques, mais livre une œuvre puissante, vous hantant longtemps après sa vision. Panorama du cinéma de langue portugaisedu 23 novembre au 16 décembre, à la Cinémathèque, à Mon Ciné et au Méliès

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