Physique parfait de princesse R'n'B à même de détrôner Beyoncé & co. Sauf que danser en culotte sur un capot de voiture, devant un rappeur chaîné en or massif, pas pour elle. Surtout qu'elle a déjà donné, elle, l'ancienne choriste des Pussycat Dolls. Travelling Like the Light est donc là pour poser les bases : V.V. Brown n'est pas celle que l'on croit. Plus tigresse que poulette, plus Amy Winehouse que Rihanna, elle développe un verbe aiguisé contre la gent masculine dans son premier album bourré de tubes (composés par ses soins). Le titre phare Shark In The Water, et son clip explicite, évoquent ainsi son ex la trompant allégrement avec une autre. Prise de distance salutaire avec le cul-cul sentimentaliste donc (les chansons qui s'en approchent dangereusement sont au final les moins réussies). Surtout que musicalement, c'est la fête des sens : un cocktail rétro pop voguant entre références sixties et appropriation des codes en vigueur. Le titre Crying Blood, qui lança sa carrière, en est un exemple parfait : du swing haché menu pour dancefloor nerveux, où Vanessa Brown (son véritable nom) se métamorphose en « comète arrivée du ciel brisé » : mon gars, je t'en veux, mais t'inquiète, je m'en remettrai et deviendrai reine. Bingo ! La femme blessée se fait donc revancharde le long de cet album efficace entièrement construit autour des sentiments amoureux, mais qui se trouve être moins obsédant que d'autres du même genre – Amy Winehouse en tête : car V.V. Brown reste dans l'effleurement quand sa compatriote anglaise semble jouer sa vie sur chaque titre. Une question de vécu sans aucun doute. A voir si ce côté léger sera un atout sur scène.
AM
V.V. Brown + BB Brunes
Mercredi 16 juin à 20h30, au Parc Paul Mistral. Gratuit, dans le cadre du Ricard Live Music