Tokyo Tribe 2
(Santa Inoue / Glénat)
Les chassés-croisés d’influences culturelles entre pays ont toujours eu quelque chose de fascinant. Nouvel exemple en la matière, ce Tokyo Tribe 2, né de la plume du dessinateur japonais Santa Inoue, et gros succès dans son pays d’origine. Au programme, une réappropriation passionnée et sincère des codes du gansta-rap, et plus largement de la culture hip-hop, dans le cadre d’un Tokyo fantasmé qui aurait plus à voir avec les ghettos de South Central, Compton, et Watts qu’avec la toile de fond de Lost in translation… Kai, membre du gang des Musashino Saru, est un ancien ami d’enfance de Mera, l’inquiétant leader des Wu-Ronz de Bukuro, avec lequel il s’est méchamment brouillé par la suite. L’agression brutale par Mera du chef de Kai, le pacifique Terra, va rapidement devenir le déclencheur d’une fratricide guerre des gangs… Si ce premier tome se contente plus ou moins de planter le décor, il dévoile déjà toute une gamme de personnages aussi stéréotypés qu’accrocheurs (du sinistre Boubba, gigantesque mafieux sadique et libidineux à la jolie captive rebelle Sunmi) et un sens de la narration ultra-efficace. Alternant sans transition scènes de pur divertissement, actes d’ultra-violence tétanisants, et brusques rushs d’adrénaline, Tokyo Tribe 2 transcende amplement son statut de simple curiosité pour s’imposer comme une jolie découverte “bis”. DG
