Je t'aime, moi non plus

Musique / Après trois ans de règne, se pencher sur le cas Delerm relève de la pure expérience schizophrène, aller-retour permanent entre agacement et empathie à l'égard du nouveau poids lourd de la scène française. Que Vincent Delerm agace, c'est un fait. La faute en premier lieu à son deuxième album, Kensington Square, qui pour être honnête ressemble plus à la copie appliquée d'un élève tentant de reproduire à la lettre les recettes qu'il avait lui-même créées sur son premier disque (clins d'œil perpétuels, ultra-référenciation...), qu'à une nouvelle pierre à l'édifice. Le temps d'un album, la formule pouvait fonctionner et le plaisir, à la grâce de la nouveauté et d'un vrai savoir-faire, pouvait prendre le pas sur des ficelles un peu voyantes. Mais de là à en remettre une couche... Dès la première écoute, les chansons de Kensington Square semblent n'avoir plus aucun secret, on ne les a jamais entendues et pourtant on les connaît déjà par cœur. Preuve d'un authentique talent de compositeur populaire direz-vous... Certes, le seul hic, c'est que tout ça paraît si familier qu'on ne ressent pas forcément le besoin d'y revenir. L'autre problème, celui qui entraîne l'expérience schizophrène suscitée, c'est que Vincent Delerm est un bon gars, c'est scientifiquement prouvé. Avenant et fort loquace en interview, l'homme connaît son sujet sur le bout des doigts ; de la nouvelle chanson française de la fin des 70's à l'indie rock des années 90, il témoigne d'une curiosité et d'une acuité d'analyse rares. Enthousiaste, Delerm sait également partager et aime faire profiter de sa notoriété ses collègues et néanmoins amis (la tournée de showcase sur laquelle il a embringué Jeanne Cherhal et Albin de la Simone, le t-shirt Dominique A qu'il arborait lors de la "Fête de la chanson française" (!) sur France 2, Pierre Bondu en première partie de ses deux concerts lyonnais). Dur donc de se montrer trop vache avec ce garçon attachant et brillant dont on ose encore espérer de belles choses. Allez Vincent, fais pas l'con ! Emmanuel AlarcoVincent DelermÀ la Bourse du Travail les 8 et 9 février

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