article publi-rédactionnels
Trafic d'influences pour Gaëtan Roussel
Par Stéphane Duchêne
Publié Mardi 4 décembre 2018
Photo : © DR
Gaëtan Roussel
Transbordeur
ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement
Se recentrer tout en se décentrant. C'est un peu ce que semble avoir voulu faire Gaëtan Roussel sur son troisième album solo, revenant ainsi en solitaire après des détours par ses premières amours (un album et une tournée avec Louise Attaque) et en duo (le projet Lady Sir avec la comédienne Rachida Brakni).
D'abord en allant écrire et enregistrer Trafic en grande partie à Los Angeles avec le Suédois Jonas Myrin et l'Australien Justin Stanley, requins de studio angelenos. Disque solo éminent collaboratif, donc, Trafic cultive les paradoxes d'une pop légère aux thématiques graves et personnelles – amour, mort, maladie, peur, addiction.
Ici, les titres eux-mêmes ont des allures de contradictions : Le jour et la nuit, Je veux bien, je ne sais pas, Tu me manques (pourtant tu es là) (en duo avec Vanessa Paradis). « Tu te rappelais pourtant de tout » chante Roussel sur Hope, une chanson sur l'oubli. Plus loin encore, sur J'entends pas : « j'entends pas, j'entends des voix ».
Comme si Roussel, entre Paris et Los Angeles, gérait son trafic dialectique en son for(t) intérieur. Un trafic qui serait également d'influences, l'ex-homme lige de Bashung poussant un peu plus loin, jusqu'à la danse parfois, les aspirations pop entrevues sur Ginger en 2010 à complet rebours de l'aspect presque déconstruit d'Orpailleur (2013). Le tout avec la verve de celui qui se connaît désormais si bien qu'il s'autorise toutes les libertés sans se contredire.
Gaëtan Roussel
Au Transbordeur le vendredi 7 décembre
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