article publi-rédactionnels
Pete Doherty : Étretat des lieux
Par Stéphane Duchêne
Publié Mardi 17 octobre 2023
Photo : © DR
Peter Doherty et Frédéric Lo
Radiant-Bellevue
ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement
Il y a une quinzaine d'années, Pete Doherty faisait la Une de notre édition lyonnaise alors même que son concert était annulé en dernière minute pour une obscure raison liée au « sex & drugs & rock'n'roll ». La Une avait été maintenue pour cause d'annulation le matin même de notre bouclage mais aussi parce que cela faisait partie de la mystique dohertienne que d'annuler ses concerts pour des raisons interlopes (overdose, bagarre, panne de réveil ou d'envie). Peut-être même plus que de les donner, au fond.
L'époque dissolue est bien révolue (même si elle a duré longtemps) car Pete Doherty est désormais rangé d'un certain nombre de voitures depuis son installation à Étretat et sa conversion au camembert. Peut-être a-t-il au passage perdu un peu de sa dimension rock'n'roll (mais de toute façon il a vieilli et les vieux rockers, c'est comme les vieux critiques, c'est un peu pathétique), mais sans perdre de son intérêt musical. Surtout depuis qu'il a rencontré Frédéric Lô, producteur, musicien et grand artisan de résurrections artistiques (ou même de résurrections tout court) comme il l'a fait en son temps pour le Lazare pop Daniel Darc avec le très délicat Crève-Coeur.
Délicat, The Fantasy Life Of Poetry & Crime l'est aussi et on reconnaît plutôt la patte de Lô et de ses comptines en demie-teinte pour maisons de poupée à charpentes acoustiques. Le cirque rock'n'roll, la poésie et le crime (souvent au pluriel) Doherty, passablement marlonbrandoïsé, les vit désormais à travers ses fantasmes et chante thérapeutique comme sur Yes I Wear A Mask : « I sing the sweetest, saddest song / The sweetest, saddest song / To cloud all of my wrongs / Confuse all of my wrongs ». Un splendide voile jeté sur tous les travers du rocker.
Pete Doherty
Au Radiant-Bellevue le 23 octobre
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