La Pavane : chouette jardin, super déjeuner

Bistrot / Pour profiter encore un peu des beaux jours, direction Villeurbanne où l’on cherchera cette terrasse cachée.

Cachée, et pourtant la façade ne l’est guère : au contraire électrique, d’un bleu outremer qui crépite. On ne soupçonne pourtant pas ce qui se trouve derrière. La porte s’ouvre sur un couloir en lambris qui longe l’antre de Méderic Pierrot — un habile cuistot que l’on avait déjà pu voir chez Racines dans le 9ᵉ, ou aux Attablés, dans le 3ᵉ. On aboutit dans un salon, avec billard et piano, qui jouxte la salle à manger, celle d’un bistrot. Elle est manœuvrée depuis un grand comptoir qui accueille une quinzaine de becs, tous délivrant des bières artisanales et en partie locales — comme l’Orbital, brassée à Sainté. Enfin, l’ensemble s’ouvre sur l’extérieur. D’abord une terrasse, habitée de grandes tables à partager et en contrebas un jardin de mille mètres carrés de pelouse synthétique, tonneaux et tabourets Tolix, fontaine et palmier. Cette Pavane, antre de jour et de nuit — eux disent « un lieu de vie » — est l’œuvre de Sébastien Ravier, Émeric Mouillot et Louis Curis (déjà derrière le Bosquet dans le 7ᵉ et l’Orangerie dans le 1er).

Bistrot inspiré

Au début de l’été, on y engloutissait un déjeuner des plus joyeux. Un enchaînement de tradition bistrot, pour autant inspiré et piochant dans un répertoire étendu. Ainsi le tartare de bœuf se faisait secouer par un chutney de piment fumé, le veau braisé faisait un détour par le continent africain et les petits pois s’invitaient, sans choquer, du côté des desserts. En détails, cela donnait pour nous : d’abord des pommes à l’huile, entrée de bistrot s’il en est, avec câpres et cornichons, l’habituel hareng se faisant voler la place par des encornets grillés et du chorizo. Ensuite, le paleron de veau, détaillé et cuit jusqu’à en fondre, était alangui sur une mousseline lisse de patate douce, l’ensemble astucieusement caché sous de grandes chips de banane plantain, bien croustillantes, sous une pluie de cacahuètes. Enfin les abricots, avec la compagnie bienveillante d’une ganache au chocolat blanc, affrontaient une invasion verte : graines de courges, petits pois, une tuile au sapin, une chantilly verveine. L’ensemble s’appréciait, par exemple, avec un verre (nature) de Mas Foulaquier. On en est convaincu : cette Pavane ne vaut pas que pour son jardin, ses mousses (à accompagner le soir de frites et tartines) et son billard — il faut en profiter aussi et surtout au déjeuner.

79 rue Louis Becker, Villeurbanne.
Tous les jours, au déjeuner (sauf samedi) et de 17h à minuit (sauf dimanche).
Menu déj 24€.

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