L'amour qui meut Suuns et les autres étoiles

Formé par Ben Shemie, Joseph Yarmush, Max Henry et Liam O’Neill, le groupe originaire de Montréal est une collision prodigieuse de luxure, perdition et rigueur.

Une recette explosive efficace déjà à partir de sa toute première apparition sur la scène internationale, en 2010, avec l’EP Zeroes, concentré phénoménal d’avant rock et kraut.

Des débuts prodigieux

Quelques mois plus tard, avec le premier album, Zeroes QC, le groupe pose les bases non seulement d’un son qui ne cessera d’évoluer, mais d’un véritable sentiment désirant, empli d’un amour inexplicable qui prend forme seulement à travers la matière sonore.

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Arena, PVC et Up Past the Nursery sont trois perles posées sur des boucles répétitives et d’une absolue beauté, enchâssées dans une œuvre séminale à laquelle il faut revenir sans cesse pour comprendre véritablement l’« esprit Suuns ».

Une décennie acide et glaciale

Trois ans plus tard avec Images du futur, Suuns prend le virage du psychédélisme, faisant résonner Beatles et Syd Barrett (Mirror mirror, Edie’s Dream). Le résultat est plus que convaincant et confirme les sensations initiales : Suuns n’est pas un feu de paille.

Après la collaboration avec Jerusalem in my heart et l’obscure Hold/Still, en 2018 Suuns publie Felt, album renfermé dans un climat rigide qui sera abandonné quelque temps plus tard avec l’EP Fiction et The witness, dernier album en date.

Marquant un virage vers un futurisme sonore satiné, le groupe ouvre encore plus la palette des références et des genres déclinant chaleureusement les influences jazz et trip-hop aux allures paisibles. 

Résonnances cosmiques

Auteurs d’œuvres organiques de rare intensité, Suuns produit depuis une quinzaine d’années des albums aux textures synthétiques et rythmes circulaires, façonnant des bains hallucinatoires qui fusionnent douceur et aspérité.

L’axe fort du concert feyzinois sera incarné par The breaks, le septième album du groupe canadien dont la sortie est prévue pour le 6 septembre, une poignée de jours avant le concert feyzinois. Afin de faire monter la température, Suuns a récemment publié Doreen, Ouverture et The breaks, trois singles dépeignant des trajectoires évanescentes, constituées de vapeurs dream pop et d’une electro très aérienne.

Métamorphosant le krautrock à sa guise, Suuns entrelace pop et Daft Punk, paysages oniriques et lyriques cauchemardesques, atteignant un langage propre à lui, se soustrayant de l’exercice définitoire.

Suuns + Erika Angell
À l’Épicerie Moderne le dimanche 15 septembre