Le Combat des Chiefs


Musique / Ce début d'année aura été celui du deuxième album pour bon nombre de nouveaux barons du rock anglais : Bloc Party, Arctic Monkeys, The Rakes et Kaiser Chiefs ont tous eu l'occasion d'enfoncer le très gros clou qu'avaient fait naître leurs fracassantes premières œuvres. À ce petit jeu, Truly yours, Angry Mob, le deuxième Kaiser Chiefs ne surprend guère : pas de prise de risque soucieuse d'amener au groupe une crédibilité autre que tubesque (option Bloc Party/Rakes) ni de surenchère musclée (option Arctic Monkeys). Truly yours, Angry Mob, comme son prédécesseur Employment confirme, dans une veine bien moins canaille, que Kaiser Chiefs fait partie de ces groupes bien plus à l'aise sur le format explosif du single que sur la distance d'un album. Ce que démontre d'entrée le single Ruby au refrain néoréaliste («Ruby ! Ruby ! Ruby ! Aha Aha Ahaaa») digne du Na Na Na Na Naa entendu sur Employment. Mais c'est avant tout sur scène que Kaiser Chiefs vaut son pesant de chips à l'oignon, sur le ring que ses qualités de puncheur font des merveilles, en recherche permanente du KO. En dépit de son embonpoint d'origine houblonnée, le chanteur Ricky Wilson ferait en effet passer Mathias Dionysos pour un paralytique. Chaînon manquant entre une balle de caoutchouc lancée dans une cristallerie et L'Homme qui tombe à pic, il crache ses hymnes paillards jusqu'à épuisement pendant que son groupe tourne à pleins régimes, emporté par des synthés montés en boucles et des guitares vrombissantes. Autre bonne nouvelle, le bal sera ouvert par les excellents Good Shoes, enfants de The Jam et des Buzzcocks, de Blur et de Mike Skinner (accent cockney compris). Aussi doués pour l'autodérision que pour la chronique acide, ces «Bonnes Godasses» alignent les bombinettes pop comme on s'enfile des pintes : goulûment.KAISER CHIEFS + THE GOOD SHOESAu TransbordeurDimanche 13 mai


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