Supermen return


Invités / Après avoir séduit le public la saison dernière, ils sont de retour. Honneur à ceux qui viennent de loin : Thomas Ostermeier et Antonio Latella. Le premier nous invite à poursuivre l'exploration de l'œuvre d'Ibsen. Les Célestins programmaient l'an passé sa mise en scène de Nora, largement saluée. Malgré quelques procédés d'actualisation un peu trop faciles, le directeur de la Schaubühne de Berlin livrait une pièce à la mécanique implacable, servie par d'excellents comédiens. Il revient en mars aux Célestins avec une autre histoire de femmes, Hedda Gabler, adaptée espérons-le avec le même brio. Le TNP accueille Antonio Latella qui, fidèle à Villeurbanne, y avait déjà présenté une trilogie consacrée à Jean Genet en 2002 (Haute Surveillance, Les Nègres, Querelle de Brest), le Banquet des cendres de Giordano Bruno et Edouard II de Marlowe. Il s'attaque cette fois à une pièce de Fassbinder, Les larmes amères de Petra Von Kant, où il sera question des rapports entre une créatrice de mode nantie, sa secrétaire soumise et une jeune fille d'origine modeste dont elle est éperdument amoureuse. Un Américain enfin pour clore le chapitre des artistes étrangers : Keith Hennessy. Le chorégraphe circassien comédien (et on en passe) remarqué lors de la dernière édition des Intranquilles avec deux performances SDF USA et American Tweaker poursuit son questionnement sans concession sur l'identité américaine dans Sol Niger, en janvier aux Subsistances. Du côté des metteurs en scène autochtones, saluons le retour de Gwénaël Morin, fin novembre au Point du Jour. Après avoir présenté une adaptation décapante et déjantée des Justes de Camus, il effectue un bond dans le temps en choisissant comme matériau le poème philosophique de Sophocle : Philoctete. On finira par une belle rencontre au Toboggan de Décines, où Bruno Geslin met en scène Je porte malheur aux femmes mais je ne porte pas bonheur aux chiens de Joël Bousquet ; Geslin avait rencontré l'an passé le public lyonnais avec Mes jambes, si vous saviez, quelle fumée... DA


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