Nuits Sonores, 31/2

Bilan et perspectives avec Vincent Carry, un mois après une troisième édition triomphale. CC


Au départ, le rendez-vous est fixé pour causer de A taste of Sonar, grosse soirée au Transbordeur où une cohorte de Dj's devait proposer un avant-goût du festival barcelonais aux Lyonnais. Mais faute de préventes (décidément, l'Europe n'a pas le vent en poupe en ce moment), la soirée a été entre temps purement et simplement annulée. Un peu amer, Vincent Carry, coordinateur général du festival Nuits Sonores, accepte néanmoins de faire un petit bilan de cette troisième édition. D'abord, le succès public, manifeste : plus de 35 000 spectateurs en 5 jours, record battu. "La fréquentation est en hausse sur les soirées produites par nous, mais aussi sur les soirées gratuites, qui pèsent maintenant près de 60% de la fréquentation totale". Des spectateurs "venus de Paris, du sud-ouest, de Suisse...Un public plus diversifié, mais qui répondait à la programmation plus ouverte, grâce au hip-hop, mais aussi avec une partie du public rock qui commence à comprendre que notre conception du panorama des musiques électroniques a des ouvertures assez nettes sur un certain rock indé." Autre motif de satisfaction, la réactivité du milieu musical : "750 professionnels présents, journalistes, labels, représentants d'autres festivals. C'est un public qu'on a retrouvé sur le mixmove (village électronique dans la Galerie des Terreaux, NdlR), une des réussites de cette année, qui est devenu un bon lieu de rendez-vous pour monter des projets." Autant de satisfactions qui laissent envisager l'avenir avec sérénité : "Pour la première fois, on a pu dégager quelques marges qui vont permettre quelques assouplissements structurels." Car si le festival semble avoir trouvé sa ligne esthétique, un public fidèle et une certaine reconnaissance des institutions, il ne compte pas se reposer sur ses lauriers. Par la force des choses même, car les travaux aux Subsistances, l'incertitude sur l'avenir de La Sucrière et la destruction partielle des Salins du midi posent d'ores et déjà problème quant aux lieux où se déroulera la prochaine édition. "Dans le projet, il y a l'envie de continuer à explorer l'espace urbain. Mais les limites, c'est le renouvellement des lieux : il n'y en a pas forcément à profusion. On a besoin de trouver des lieux intéressants du point de vue esthétique, mais aussi de plus en plus grands. Enfin, il y a un cadre légal sur les normes de sécurité de plus en plus hard. C'est une bonne chose sur le fond, puisqu'il permet de protéger le public. Mais ça renforce la difficulté d'aller faire des concerts dans des lieux qui ne sont pas faits pour ça." En attendant, Vincent Carry annonce déjà une nouvelle série d'Échos Sonores, soirées régulières devenues le complément du festival pendant le reste de l'année : "On accueillera Jamie Lidell le 8 juillet sur la Plateforme (nouvelle péniche d'Anthony Hawkins, fondateur de la Marquise, NdlR) en after de la soirée Laurent Garnier, Laurent de Wilde, Bugge Wesseltoft à Jazz à Vienne. Et on fera cinq Échos sonores pendant la Biennale d'Art Contemporain, toujours sur la Plateforme : deux pour l'inauguration, une en octobre, une en novembre et une en décembre. Et trois au DV1 à la rentrée. Notre passion, c'est de programmer de la musique, et c'est bien de le faire toute l'année."


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Une Biennale en formes