Vie et mort des objets


Expo / Depuis son déménagement rue Burdeau, le centre d'art La Salle de bains propose des expositions pour le moins déconcertantes (à l'exception peut-être de Fabio Viscogliosi ou de Leo Fabrizio). Pour ne pas dire caricaturales de ce que certains nomment encore, ironiquement, «l'art contemporain». Les Écossais Joanne Tatham et Tom O'Sullivan y dévoilent actuellement plusieurs «objets» : de gros volumes triangulaires avec des visages peints, disposés sens dessus dessous aux murs ou sur le sol ; un coffre vieillot; une peinture monochrome; des pinceaux sculptés en bronze... «You can take it as a thing or you can take it as a thing» : telle est l'alternative (!) proposée par le titre de l'exposition. Plastiquement il n'y a pas grand chose à voir, et tout n'est ici que jeu de signes, de références et clins d'œil en circuit fermé. Il est amusant alors de lire le texte distribué aux visiteurs, dont la longueur et la complexité est proportionnelle à la maigreur et au peu d'intérêt des œuvres exposées. On se rattrapera à la BF15 où Laurent Perbos présente des créations plus modestes, ludiques et poétiques. L'artiste utilise des objets ou des matériaux triviaux qu'il détourne, réinvente, et auxquels il insuffle une vie nouvelle : de gros Dragibus en verre soufflé jonchent le sol, des parpaings en métal traversés de flèches rejouent le martyr de Saint Sébastien, des morceaux de tuyaux d'arrosage composent des souches ou un grand arbre coloré versant quelques larmes... Un travail simple et sympathique. Jean-Emmanuel DenaveJoanne Tatham & Tom O'Sullivan
Jusqu'au 16 mai à la Salle de Bains.Laurent Perbos
Jusqu'au 30 mai à la BF15.


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Exercice de style