Fondu déchaîné


Musique / Comme l'alligator jeté dans les toilettes par son propriétaire las d'exotisme aux dents longues, Ian Svenonius est une légende souterraine. Un mythe urbain pourtant bien réel qui a parcouru les routes cabossées de l'underground et de la contestation avec fracas, mais sans pour autant que grand monde ne s'en aperçoive. Le rocker de Washington DC avait pourtant bien failli accéder à une sorte de notoriété lorsqu'à la fin des années 90 son groupe du moment, The Make-Up, sortit un disque époustouflant destiné au premier chef à compiler quelques singles comme on le fait pour honorer son contrat avec une maison de disques et qu'on a un peu la flemme de pondre un album. "I Want Some" se révéla en effet être une bombe qui étala quelques critiques pour le compte. Disque indéchiffrable mais machine sombre et criarde, groovy et malaisante, percluse de tubes malades et claudiquants à vous filer les chocottes. Puis le groupe ne tarda pas à être sabordé avant même qu'un début de gloire ne l'effleure. Et Svenonius d'aller s'éparpiller ailleurs comme il l'a toujours fait : musicien (Nations of Ulysses ou Weird War sont d'autres groupes modestement fameux où il sévit), animateur radio, auteur d'un recueil d'essais, "The Psychic Soviet", traitant aussi bien de la starification des Dj's que de la dépression post-effondrement soviétique, Ian Svenonius est désormais à la tête de Chain & The Gang. Une formation avec laquelle il continue de passer au napalm la culture américaine et le mainstream avec ce sens du groove et de la morsure rythmique qui sied aux grands prédateurs des bas-fonds. Si vous n'en aviez jamais entendu parler, c'est le moment d'aller l'écouter. Chain & the Gang
À Grnd Zero Gerland, mardi 27 avril.


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