Les chiens sont lâchés


Dédicace / Une fois tournée la dernière page de DoggyBags, recueil pour lecteurs avertis écrit et dessiné à six mains, saute aux yeux cette comparaison réductrice mais fondée : le label 619 des éditions Ankama est à la BD ce que Quentin Tarantino est au septième art. Soit un enthousiaste et habile recycleur des codes narratifs et visuels des cultures marginales que sont le cinéma d'exploitation (les odes aux nichons de Russ Meyer, l'horreur cheap de Roger Corman...), la littérature pulp (et ses publications bas de gamme où débutèrent Asimov et Dick, entre autres pionniers de la SF) et les comics horrifiques des années 40 et 50. Autant de sources hautes en couleur qui, comme chez le réalisateur de Kill Bill, inspirent des publications inégales. D'un côté, on loue l'ambition de la revue graphique Hey! ou le sérieux de la réédition de l'apocalyptique et pop Tank Girl de Jamie Hewlett. De l'autre, on peste face à la superficialité de l'essai catchesque Los Tigres Del Ring ou la banalité de Rockabilly Zombie Superstar. Et DoggyBags dans tout ça ? Un sommet de violence cool, punchy mais pas racoleur, iconique mais pas impersonnel. Figurent à son générique Run, créateur du rocambolesque et survolté Mutafukaz, Florent Maudoux et Guillaume Singelin. Trois artistes pour trois fictions où s'ébrouent loup-garous à motos, mafieux à katanas et flics à la dent dure, réunies en un beau magazine appelé à enfanter. En attendant la dédicace du 26 février organisée par la librairie Expérience, souhaitons que l'opération connaisse un succès plus retentissant que le Lucha Libre des Humanoïdes Associés. Benjamin MIALOTRun et Florent Maudoux
A la librairie Expériences, samedi 26 février
DoggyBags (Ankama)


<< article précédent
Justin Bieber : never say never