Amour à l'italienne

Samedi 20 août


On a beau connaître l'habileté au pinceau / à la plume / au crayon des Italiens, à chaque fois qu'une nouvelle tête surgit du pays en forme de botte, c'est la même chose, on tombe à la renverse. Cette fois, le coupable de cette culbute se nomme Frederico Bertolucci et l'objet du délit Love (Ankama). Ne vous laissez pas abuser par le titre : nulle romance gnangnan derrière lui, mais un récit animalier d'une hardiesse (muet, il narre la malchance à la chasse d'un tigre) et d'une splendeur (cette précision anatomique, ce dynamisme kinésique, ces décors bruissant de la majesté des estampes japonaises !) rafraîchissantes. Ne comptez toutefois pas retrouver la profondeur d'un Gon (l'apprentissage de la vie sauvage d'un bébé tyrannosaure surpuissant) ou d'un Pride of Baghdad (la guerre d'Irak vue par des lions échappés d'un zoo), ce premier volet pêchant par sa vacuité narrative. À lire comme on lit un beau livre, en somme. BM


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