Classé X


Quand un journaliste leur a demandé pourquoi leur premier album se nommait Not Nothing, les Xray Eyeballs ont répondu : «c'est comme dans Seinfeld, ça ne veut rien dire» – ils étaient en revanche très intéressés par le fait qu'on ait remarqué que le clip de leur single Crystal laissait apparaître deux ou trois tétons, alors même qu'on y voit un type s'auto-égorger.

Vous voyez le genre : ces gens-là se moquent éperdument de tout ce qui n'est pas «jouer dans un groupe». Mais comme ils font ça très bien, il faudrait avoir du temps à perdre pour aller se plaindre. Surtout que, depuis, le groupe de Brooklyn mené par JO San Felipe a sorti un autre disque, l'excellentissime Splendor Squalor. Là non plus on ne sait pas ce que ça veut dire mais on a dans l'idée qu'ils ne nous le diraient pas non plus.

Pour une formation de garageux, tel qu'on l'entend aujourd'hui, The Xray Eyeballs y fait montre d'un vrai souci de la mélodie allégée, en l'occurrence par la présence d'un clavier qui fait visiter l'histoire musicale de New-York bien au-delà de ses sous-sols (le charmant Blue ou le new-waveux Cold Bones).

Bien entendu, en (bas) fond, les guitares sourdent frénétiquement, sous l'emprise d'une drogue appelée Velvet Underground (Syrup, mixture bien épaisse, est ainsi coupé au riff de Waiting For The Man) et d'autres substances tantôt psychédéliques tantôt amphétaminée au punk ou à la cold wave de l'espace. Pour un groupe qui n'a pas l'air d'y toucher (sauf aux tétons donc), ce n'est «pas rien».

Stéphane Duchêne 

Xray Eyeballs + Animal Trophies
Au Kraspek Myzik, mercredi 5 décembre


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