Gang of New York


Sale temps pour les hyperacousiques et les bradycardiaques : à peine une semaine après le passage de Raised Fist, voici que déboule une autre sommité du hardcore, new-yorkaise cette fois, en la personne à quatre têtes – dont une seule arbore une coupe réglementaire – de Sick of it All.

Affichant au compteur une décennie de carrière de plus que ses correspondants suédois (soit trente ans), Sick of it All est un peu le AC/DC du genre – pour rappel, une engeance paroxystique du punk, tant sur le plan de la vitesse que sur celui de la fronde. Autrement dit un groupe qui a choisi d'entretenir son feu intérieur plutôt que de chercher en vain à le réinventer – il a même poussé le vice jusqu'à ré-enregistrer, pour son quart de siècle, une vingtaine de ses classiques – et dont les compromissions se résument de fait à des baisses d'inspiration passagères.

Built to Last se disaient les frères Koller (guitare et chant) et leurs compères sur l'un de leurs albums séminaux. Ce n'est pas Last Act of Defiance qui leur donnera tort : calls and responses guerriers à souhait, rythmiques qui vous kickstart un pogo en moins de deux, riffs composés à l'instinct de survie, tout y est, propulsé par une détermination à faire passer les gueulantes de Manuel Valls pour des reprises du Patati Patata de Philippe Katherine («Ras le bol, ras le bol, ras le bol, ras le bol !»).

Bref, c'est la gifle scénique garantie – et même l'humiliation pour les rebuts néo-métal qui leur prépareront le terrain au Transbo.

Benjamin Mialot

Sick of it All [+ Dagoba + Black Bomb A + Tagada Jones + Aqme]
Au Transbordeur jeudi 9 avril


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