Peinture onirique et érudite

Traversant les espaces de la galerie Regard sud, il est nécessaire de se délivrer de la contingence de la quotidienneté pour se prêter à une expérience atemporelle, dépourvue de toute logique chronologique.

Les 25 œuvres prenant place sur les murs des trois salles produisent un effet immédiat de stase métaphasique, à savoir de suspension du temps et de respiration immaculée. Mais loin d'être des objets inertes, ces toiles et ces papiers laissent apercevoir leur secret clandestin, sans pourtant révéler entièrement l'énigme de leur vérité.

Le monde des lettres

L'érudition esthétique de Lilian Euzéby s'incarne dans la conjonction entre figuratif et abstrait, à la lisière d'un visible toujours sur le point d'esquiver tout regard souhaitant le fixer, le définir.

Les cieux et les mers se touchent, définissant ainsi l'hypothétique ligne d'horizon, mais leur désir semble viser à confondre l'œil dans son errance ; une errance qui fait halte dans l'instant de la rencontre surprenante avec les mots, enchâssés entre les lignes, posés sur les embruns raffinés. « Aux écumes originelles », « le sens des choses » : autant de fragments sibyllins dissimulant une étude rigoureuse et savante, où la mythologie et le lyrisme contemporain se mêlent et se confondent.

Se reposant sur le cours du ciel par Lilian Euzéby
À la galerie Regard sud et chez Agnès B Homme jusqu'au 13 juillet