Sept concerts qui vont marquer le mois de juin

Traversé par l'incontournable festival des Nuits de Fourvière, le mois de juin réserve également d'autres belles soirées dans les salles de l'agglomération, avec Lang Lang et Belle & Sebastian, Raphaël Imbert et Brad Mehldau. Sans oublier le récital de Anne Gastinel et Claire Désert, le concert de Théo Charaf et Raoul Vignal et le marathon metalcore au Transbo. Et pour une fois nous avons mis entre parenthèses notre veine mélancolique. Ou presque.


Lang Lang

L'histoire d'amour entre Lang Lang et l'Auditorium produit autant d'occasions pour s'immerger dans la finesse du traitement pianistique de ce virtuose mondialement reconnu comme une des plus grandes stars de la musique. Versatile et rigoureux, Lang Lang peut aisément passer de Liszt à Mozart, du romantisme aux Variations Goldberg (au centre de sa dernière visite à l'AO en 2021), jusqu'à donner corps à la célébration d'une passion enfantine, incarnée par la parution du passionné Disney Book (DG, 2002). Outre des mazurkas de Chopin et un impromptu de Schubert, sa septième venue en ville sera marquée par l'un des chefs-d'œuvre romantiques : les nocturnes Kreisleriana de Schumann.

à l'Auditorium le dimanche 9 juin


Belle & Sebastian

Six ans après leur concert mémorable aux Nuits de Fourvière, le groupe de Stuart Murdoch revient nous rendre visite : cette fois-ci le choix s'est porté sur la salle feyzinoise et la date coïncide avec la clôture de la saison des concerts de l'Épicerie Moderne. L'univers de velours veiné de réjouissante nostalgie de l'ensemble Glaswégien magnifie la pop écossaise (en bonne compagnie de Looper, Arab Strap, Delgados et Travis) depuis les années 90 avec des mélodies capables de s'ancrer à jamais dans notre mémoire auditive. Si en 2022 la sortie de son dixième album A Bit of Previous avait confirmé l'anachronisme fascinant de sa proposition, le totalement inattendu Late Developers a magnifié l'éclectisme d'un groupe toujours surprenant.

à l'Épicerie Moderne le mardi 11 juin


Raphaël Imbert & Co Libre cours !

Pour Aristote l'amitié dans son plus haut degré se définit par son caractère coopératif et égalitaire. Musicalement, ce concept pourrait se traduire parfaitement par une soirée imaginée par le saxophoniste et jazzman Raphaël Imbert et le violoncelliste Jean-Guihen Queyras. Avec eux, les relations bénéfiques nourrissent la musique avec l'aspect immatériel qui rend inoubliable l'instant présent. La soirée à l'Opéra s'annonce par la force des choses comme un événement glorieux, magnifié par la présence de Pierre-François Blanchard au piano, Pierre Fenichel à la contrebasse, Sonny Troupé à la batterie et Anne Paceo et Célia Kameni au chant.

à l'Opéra le samedi 15 juin


Anne Gastinel et Claire Désert

Une rencontre au sommet entre deux grandes interprètes de la musique de chambre : la pianiste Claire Désert et la violoncelliste Anne Gastinel. Pour clôturer la saison des concerts, l'Opéra coréalise avec Piano à Lyon une soirée consacrée à trois sonates, afin de plonger dans la suavité des mélodies debussiennes, dans la virtuosité vibrante et sensible de Chopin pour parvenir enfin aux couleurs rhapsodiques de Grieg. Des œuvres particulièrement chères aux deux musiciennes reconnues pour leurs interprétations profondes et sincères, incarnation d'un amour respectueux et infini qui a su magnifier l'art musical.

à l'Opéra le mercredi 19 juin


Théo Charaf et Raoul Vignal + Regular Girl

Le Périscope propose une double release party du label Nitebirds emplie de légèreté et d'onirisme. La rencontre entre les esthétiques de Théo Charaf et Raoul Vignal donne vie à l'album Two ways street, vagabond sonore se mouvant entre Angleterre et États-Unis, folk et blues, au nom d'une convergence de temporalités lointaines. Le résultat est un bijou qui renvoie tant à Robert Johnson et Neil Young qu'à Nick Drake et à Mojave 3. Aux deux Lyonnais s'ajoutera la concitoyenne Regular Girl dont les trajectoires sonores du premier album éponyme sont de l'étoffe dont sont faits les rêves : envoûtante et légèrement mélancolique.


au Périscope le samedi 22 juin


Brad Mehldau plays The Beatles & more

Le répertoire beatlesien sera au cœur de la soirée que le fabuleux Brad Mehldau offrira au public des Nuits de Fourvière. Passant aisément de Fauré et Bach (au centre de ses deux derniers albums chez Nonesuch) à Radiohead et Bowie, le pianiste de Jacksonville, Florida, emploie son piano non pas pour traverser l'histoire de la musique, mais plutôt pour jeter des ponts entre des mondes éloignés, afin de créer une carte des relations inattendues. Le musicien active ainsi un corps-à-corps avec les œuvres immortelles des Fab Four à l'instar des standards de jazz, dans une éclosion perpétuelle de nouvelles mélodies.

à l'Odéon de Fourvière le dimanche 23 juin


While She Sleeps + Bury Tomorrow + Erra + Make Them Suffer + Thrown

Porte-étendard du metalcore britannique, While she sleeps a su bâtir en l'espace de quelques albums un véritable culte et le récent concert à l'Alexandra Palace de Londres devant 10000 personnes a déployé une impressionnante démonstration de force. Self hell, sixième opus du groupe, incarne le côté le plus algide de leur son, s'ouvrant aussi à un côté martial inédit (Peace of mind). Sans être le chef-d'œuvre du groupe, l'album laisse apercevoir des nouvelles pistes à explorer et Leave me alone, avec son tsunami sonore d'une rare violence, les envolées à la Linkin Park et des évocations slipknotiennes, semble constituer le point charnière entre un passé glorieux et un futur encore à imaginer. Autre grande référence de la rencontre entre metal et hardcore, Bury tomorrow propose un son encore plus agressif et un chant screamo, comme une masse sonore détruisant tout ce qu'elle trouve sur son chemin. L'affiche de la longue soirée est complétée par l'univers plus prog (mais non moins violent) des Américains Erra et des Australiens Make them suffer, ainsi que le son incendiaire des Suédois de Thrown.

au Transbordeur le lundi 24 juin


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