La lueur d'une pop ébréchée

Après avoir percé à 19 ans avec un album accrocheur et efficace, le chanteur écossais a su complexifier son univers musical en devenant, presque vingt ans plus tard, un musicien complet et raffiné.


Si son nom est indissociablement lié à une poignée de tubes qui l'ont révélé vers la fin de la première décennie du XXIe siècle (Last request, New shoes, Candy), l'évolution opérée à partir de son troisième album, Caustic love, sorti en 2014, a transformé le chanteur écossais en musicien complet à la profondeur presque inattendue.

Bien entendu, la fascination de langue pop ne l'a jamais abandonné, mais depuis une dizaine d'années Paolo Nutini semble avoir voulu s'écarter du chemin tracé par les deux premiers recueils de chansons, pour se diriger vers un versant plus clair-obscur du paysage musical, teint de blues et soul, sur un fond folk structurant et séduisant.

Il faut donner du temps au temps

Après huit ans de silence, en juillet 2022 Nutini publie son quatrième (et pour l'heure dernier) album : Last night in the bittersweet. Un travail oxymorique voulant faire dialoguer concepts et esthétiques parfois dissonantes, où ombre et lumière peuvent se côtoyer combinant Van Morrison, Damien Rice et Otis Redding.

Grâce à sa voix unique légèrement éraillée et à des compagnons de route habiles, l'album, qui servira de colonne vertébrale au concert au Radiant-Bellevue, contient des petites pépites, de la jouissive cavalcade de Lose it, dialogue entre une guitare rugueuse et crûment rock et un chant distordu, et Everywhere, rencontre entre introspection et chanson d'amour.

Paolo Nutini
Au Radiant-Bellevue le 9 juillet


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