A l'occasion du 1001 Bass Music Festival, entretien convivial et détendu avec les membres du crew électro Château Bruyant, grands amateurs de basses devant l'éternel. Propos recueillis par Guillaume Buisson-Descombes et Nicolas Bros
Quand a commencé l'aventure Château Bruyant ? Quelle était l'idée de départ ?
Premières sorties digitales en 2010, premier vinyle en 2011. Plusieurs artistes regroupés autour de Tambour Battant et Niveau Zéro avec l'envie de monter une structure. L'idée était de permettre, au-delà de la diffusion de notre propre musique, de découvrir et faire découvrir de jeunes producteurs via l'édition et les soirées. Nous avions envie de prendre des risques en jouant ce rôle de défricheurs. Par ailleurs nous aimons bien nous retrouver tous ensemble comme ce soir, il se passe quelque chose sur scène avec une énergie familiale.
Quels artistes ont ainsi accompagné le label ?
Habstrakt, Budju, Broad Rush qui a fait des prods pour Orelsan, Lokid, MC2 qui sont désormais très impliqués dans le collectif, DJ Skillz en champion des platines, et les petits derniers Aglory, entre autres... 17 sorties pour le moment. Les visuels sont tous signés par Pablito Zago, qui a défini l'identité graphique du label.
Quels sont les projets du label, les sorties à venir ?
La sortie du premier Aglory façon mumbahton (genre hybride entre house et reggaeton, ndlr) en collab' avec Tambour Battant, le prochain EP dubstep de Broad Rush, puis MiM/Entek le side-project dancefloor de l'équipe de Grems, enfin une ouverture vers le style minimal techno avec Alfat.
Comment définiriez-vous Château Bruyant en trois mots ?
Travail, famille, musique ! (rires) Il est difficile de nous définir en trois mots car nous sommes très ouverts. Peut-être « bass music plurielle » ! Plurielle car dès qu'un nouveau courant apparaît on est à fond ! On ne veut pas être réduits à la seule étiquette dubstep. Nous aimons aller fouiller sur SoundCloud et écouter les artistes les moins en vue pour dénicher celui qui nous mettra une claque.
Une philosophie anti-star-system en somme ?
Oui, notre job c'est d'allumer la mèche ! On est fiers que des gens passés par Château Bruyant décollent, comme Habstrakt qui poursuit une belle carrière en Australie, Budju programmés aux Transmusicales ou en première partie de Skrillex. On n'a rien à promettre aux artistes qui nous choisissent, pas de plan com', on ne mise pas sur eux pour en tirer profit, tout est réinjecté dans des choses qui nous tiennent à cœur. Comme on gagne notre vie grâce à nos carrières respectives, on devient à temps perdu des diffuseurs de bonne musique.