D'Éric Barbier (Fr, 1h45) avec Yvan Attal, Bérénice Béjo...
Dans la grande poubelle à films foireux du mois d'avril, Le Dernier diamant est un exemple fascinant : ce film d'arnaque à la française où un escroc fraîchement libéré de prison tente de dérober un diamant inestimable à une riche héritière révèle, même au moins attentif des spectateurs, sa fabrication chaotique.
Il démarre comme une comédie policière enlevée façon Ocean's eleven et s'achève dans un bain de sang à la Johnnie To ; les dialogues — surtout ceux de Bérénice Béjo, qui grille en un rôle toute la crédibilité acquise chez Hazanavicius et Farhadi — sont grotesques de sérieux explicatif, comme le scénario qui récapitule sans cesse l'intrigue pour les mal-comprenants, jusqu'à une scène où des révélations top confidentielles se font au milieu d'un parc public — super discret, donc. Mais le plus incroyable reste le montage hystérique, aussi vain qu'épuisant, du film, qui vient compenser la mollesse manifeste d'une mise en scène accumulant les gros plans jusqu'à la nausée.
Éric Barbier a longtemps été considéré comme le cinéaste maudit de la génération IDHEC — celle de Desplechin, Rochant, Ferran... En fait, après cette daube hallucinante, on se demande s'il n'était pas simplement le moins doué de tous...
Christophe Chabert