Les 18, 20 et 22 novembre, Norma de Vincenzo Bellini sera présenté à l'Opéra de Saint-Étienne sous la direction musicale du Chilien José Luis Dominguez et dans une mise en scène et décors de Stéphane Braunschweig secondé par Georges Gagneré. Pour tenir le rôle, très difficile, de Norma, ce sera comme en 2008, Clara Polito qui s'y collera.
Créé le 26 décembre 1831 à la Scala de Milan sous la direction de son compositeur Vincezo Bellini, Norma est un opéra singulier notamment pour les multiples difficultés liées au rôle-titre. De grandes capacités vocales mais également dramaturgiques et physiques sont nécessaires afin d'"assurer" la bonne tenue de cet opéra. Ce n'est d'ailleurs pas innocent si cette oeuvre est souvent citée comme un exemple édifiant du "bel canto" et pour laquelle plusieurs interprètes majeures ont connu un grand succès : Maria Callas, Leyla Gencer, Joan Sutherland ou encore Monserrat Caballé. L'Opéra de Saint-Étienne, dont la saison a été placée sous le signe de l'Amour a décidé de co-produire avec le Théâtre des Champs-Élysées et le Staatstheater de Nuremberg (Allemagne), une nouvelle version de cet opéra mythique avec une mise en scène et des décors assurés par Stéphane Braunschweig.
Main dans la main
Après un large succès rencontré en décembre 2015 à Paris (avec notamment Maria Agresta qui s'imposa dans ce rôle hors norme de Norma), la création se produit à Saint-Étienne avec Clara Polito dans le rôle titre (tout comme en 2008) et José Luis Dominguez à la baguette. Du côté du chef, travailler une telle oeuvre lui a permis de se confronter à des questions inédites. « C'est une oeuvre qu'il faut jouer entièrement, avec le coeur, affirme le chef. Il faut trouver une manière compacte d'organiser les informations musicales. La force de Norma se situe dans l'équilibre fragile entre une partie sombre et une partie lumineuse. C'est également une oeuvre qui constitue une bénédiction pour le chef d'orchestre. Il suffit d'observer les six minutes d'ouverture pour se rendre compte de l'espace laissé à la musique... » Mais au-delà d'un simple travail musical, l'adéquation entre la fosse et la scène est un paramètre qui a passionné le chef. « Nous avons beaucoup travaillé avec le metteur en scène, explique-t-il. Cet opéra invite à se poser des questions que l'on n'a finalement pas souvent le temps de soulever. J'étais également intrigué par la manière dont la mise en scène s'emparerait de la dualité entre la joie et la tristesse. Même si beaucoup de points sont influencés par les chanteurs et notamment les contre-ut, chaque section de la production doit rester humble par rapport au compositeur et au librettiste. Il n'y a pas besoin d'un feu d'artifices de virtuosité. »
Du côté de la mise en scène, cette synergie et ce travail commun mené de front avec le chef pendant deux semaines sur le plateau final est également un privilège. « José Luis Dominguez a mis son intelligence au service du parti pris du metteur en scène, explique Georges Gagneré, chargé de la réalisation de cette production. La clé se situe dans l'accord entre la direction musicale et la mise en scène. À Saint-Étienne, nous avons eu le temps de travailler ensemble avec José Luis Dominguez et les solistes pour avancer sereinement, ce qui est une véritable richesse. »
Avec ses six solistes, quarante choristes et soixante-cinq musiciens, le Norma de l'Opéra de Saint-Étienne constitue une création ambitieuse de la saison 16/17 dans laquelle reste très attendue la prestation de la soprano Clara Polito, notamment pour le célèbre aria Casta Diva ou invocation mystique à la lune, qui reste une pièce majeure du bel canto.