Danse / Puisant dans la mythologie grecque, François Veyrunes trouve dans les figures d'Achille, Antigone et Sisyphe matière, et chair, à explorer. Au-delà de l'histoire, le chorégraphe sonde la puissance du vivant par le mouvement au gré d'un triptyque, dont les deux premiers volets se dévoilent samedi 21 janvier au Théâtre du parc.
Dans la mythologie grecque, Achille incarne la puissance du héros de guerre, Antigone le caractère intrépide en désobéissant au roi de Thèbes et Sisyphe la figure fondatrice du mythe de Corinthe. Trois incarnations emblématiques aux trajectoires divergentes. Mais ce qui intéresse le chorégraphe de la Cie 47•49 François Veyrunes, au-delà du récit, ce sont les archétypes véhiculés par ces histoires antiques. Chair Antigone, deuxième volet du triptyque amorcé en 2014 avec Tendre Achille et qui se termine en 2017 avec Sisyphe heureux, se compose tel un corps-à-corps physique pour trois danseuses tandis que celui consacré à Achille met en mouvement trois danseurs à travers un exercice où la lenteur dilue le geste. Une opposition narrative qui permet au chorégraphe d'ausculter l'engagement individuel, et collectif. Le point de convergence se déployant dans la dernière partie avec Sisyphe, où les six interprètes sont réunis.
En chair et en combat
Un troisième volet à découvrir courant 2017, tandis que les deux premiers se dansent samedi 21 janvier au Théâtre du parc. Antigone, fille d'Œdipe et de la reine Jocaste, désobéit à un ordre de Créon, son oncle et roi de Thèbes. François Veyrune explore alors la question fondamentale du choix et de la volonté d'agir, plutôt que de réagir. Chair Antigone, pièce pour trois danseuses, sublime les corps par des mouvements épurés qui défient la gravité. Les interprètes se métamorphosent en guerrières féminines dont l'engagement physique transparaît par leur chair à moitié dénudée. Quant à Achille, héros de la guerre de Troie, fils de Pélée roi de Phthie et de Thétis, il est incarné par trois danseurs dont la puissance flirte avec la grâce. Déconstruisant l'image du guerrier, les corps encore une fois à moitié dénudés s'entremêlent inlassablement. De trio au solo, en passant par le duo, les grammaires plastiques mises en place définissent l'espace, à travers un geste résolument contemporain.
Chair Antigone et Tendre Achille, samedi 21 janvier au Théâtre du Parc à Andrézieux-Bouthéon