Dans Mon Fric, David Lescot écrit le récit d'une vie, celle de Moi, à travers le prisme de son rapport à l'argent, entre 1972 et 2040. Un Moi, auquel on s'identifie très vite. L'enfance, avec les premières étrennes, encore empreinte d'URSS, de culture marxiste, d'argent de poche et de rock. L'âge des possibles, où l'on apprend à dépenser l'argent qu'on n'a pas toujours, avec les copains ; y défilent le chanteur Renaud, l'Inde, Darty. Enfin, le fric qu'on gagne vraiment, pour assurer son ménage, une enfant, c'est l'avènement du libéralisme sauvage. Puis le divorce, les pensions alimentaires, l'espoir des économies alternatives, et avec l'âge, un certain détachement.
Mon Fric balaie ces soixante-dix ans d'existence, à cheval entre deux siècles, durant lesquels les paradigmes changent à l'instar de la monnaie, avec une belle énergie, et semble nous raconter notre histoire intime, tant l'argent nous révèle aussi. Mon Fric est une épopée musicale, chorale, drôle et légère. Après nous avoir enchanté la saison dernière avec Les glaciers grondants, comédie scientifico-romantique sur le climat, David Lescot signe encore une fois un texte ultra-moderne joué dans l'esprit d'une BD par une troupe de comédiens déjantés.
Mon Fric de David Lescot, du 11 au 13 janvier à 20h à la Comédie de Saint-Étienne