de Jeanne Labrune (Fr., 1h31) avec Agathe Bonitzer, Randal Douc, Somany Na...
Cambodge, de nos jours. Aspirante bonne sœur, Camille prend chaque jour un chemin bordant les ruines d'Angkor, malgré les interdits. Elle y rencontre Sambath, avec lequel elle déambule et converse. Une proximité naît entre eux...
Hanté par le sacré, par l'Histoire et ses spectres (les victimes des Khmers rouges y apparaissent), ce “chemin” évoque une zone frontière limbique entre la vie et la mort, annonciatrice d'un événement funeste, d'un deuil : pour Sambath, celui d'un être aimé ; pour Camille, de son existence d'avant. Alors qu'elle s'était engagée dans une quête spirituelle et s'était de surcroît expatriée, c'est sur cette voie inattendue qu'elle va trouver les réponses à ses interrogations.
À mille lieues des fantaisies “chorales” qu'elle réalise depuis une quinzaine d'années, Jeanne Labrune signe ici un film plus intérieur et lent, moins léger, trahissant par la contemplation un besoin profond de recueillement, de recentrage. Un probable cénotaphe intime, sur le modèle de La Chambre verte de Truffaut. Une œuvre cathartique avec ses mystères, qu'on ne saurait tous élucider.