de Paolo Virzì (It.-Fr., 1h52) avec Helen Mirren, Donald Sutherland, Christian McKay... (3 janvier)
Ella et John ont décidé de rouler vers le Sud à bord de leur vieux camping-car, comme autrefois, mais à l'insu de leurs enfants — ce qui n'est pas pour les rassurer, car John est atteint d'Alzheimer et Ella d'une autre saloperie. Il s'agit sans doute de leur dernière balade en amoureux...
L'affiche et la thématique visent les spectateur·trice·s susceptibles de s'identifier à des comédiens avec qui ils partagent, outre les tracas de l'âge, le privilège d'appartenir à une génération “à part” : celle, notamment de la libération sexuelle ou des luttes contre la Guerre au Vietnam. Voir ces témoins du Flower Power sillonner, éberlués, leur Amérique en train de se recroqueviller sur Trump ou se pencher sur les cause de la rupture générationnelle existant entre ces géniteurs décomplexés et leurs enfants bien plus coincés, aurait pu s'avérer captivant.
Malheureusement, les considérations socio-politiques passent au second plan, s'effaçant au profit de séquences plus “faciles” en émotions. Et si l'empathie que l'on éprouve pour le duo Mirren-Sutherland atténue l'agacement, elle ne parvient toutefois pas à dynamiser ce film souffrant d'une rédhibitoire impression de longueur. Dommage pour Paolo Virzì, qui ne retrouve pas la liberté formelle caractérisant son précédent road movie, Folles de joie. À certains égards, L'Échappée belle semble être sinon le remake, du moins une sorte de transposition avec un couple de soixante-huitard âgés. À oublier sans regret.