de Dan Gilroy (E.-U., 2h03) avec Denzel Washington, Colin Farrell, Carmen Ejogo...
Issu du militantisme afro-américain, vêtu comme l'as de pique et passant ses journées dans ses dossiers, l'avocat Roman J. Israel est un excellent procédurier, mais un maladroit plaideur. À la mort de son patron, un cabinet de prestige le recrute pour ses talents. Il va alors “changer”...
Ce film-marathon semble hésiter à cerner son sujet, comme à croquer son personnage principal dont le caractère girouette plus vite qu'un Dupont-Aignan en période électorale. Présentant de nombreuses caractéristiques de certains syndromes d'Asperger (mémoire hallucinante, sociabilité “particulière”, attachement à des rites...), la probité et le désintéressement d'un saint, Roman J. Israel oublie brusquement tous les préceptes ayant gouverné son existence pour commettre une action contraire à l'éthique. En plus d'être improbable, ce retournement psychologique s'accompagne d'une métamorphose physique aussi absurde que le costume hors d'âge/vintage dont ce pauvre avocat est affublé.
L'idée initiale de confronter l'idéalisme d'un juriste de bureau versé dans les droits civiques aux requins de prétoires était pourtant bonne. L'ajout d'une intrigue de banditisme aussi superfétatoire qu'artificielle rend le propos d'un quelconque navrant. Projection rejetée.