Donnant-donnant / de Paolo & Vittorio Taviani (It., 1h25) avec Luca Marinelli, Lorenzo Richelmy, Valentina Bellè...
Italie, 1943. Alors que les affrontements entre la Résistance et fascistes font rage, Milton découvre que la belle Fulvia dont il pensait être l'amour secret, lui préfère son ami Giorgio, engagé comme lui chez les partisans. Alors, Milton part à la recherche de son camarade, arrêté par les fascistes...
Sortant une poignée de jours seulement après le trépas de Vittorio Taviani, cet ultime long métrage signé par le duo revêt de fait une charge très symbolique : il y est tout de même question d'une inséparable amitié, d'un amour égal et partagé pour un même “objet“ (ici, un sujet prénommé Fulvia, mais qui pourrait être le cinéma), et d'un renoncement sacrificiel. Crépusculaire par son aura, il apparaît nébuleux par sa forme, à travers ces montagnes du Piémont noyées de brouillard donnant à tout une apparence spectrale. La période, enfin, dont il est question, est celle de leur adolescence, déjà approchée dans La Nuit de San Lorenzo (1982). Regard nostalgique vers une période aussi fondatrice que douloureuse, pleine de promesses et cependant annonciatrices de choix cruciaux à accomplir, cette “question privée“ s'avère un mélancolique adieu fait au public.