De Elsa Amiel (Fr.-Sui., 1h20) avec Julia Föry, Peter Mullan, Arieh Worthalter...
Léa Pearl s'apprête concourir pour un titre de culturiste. Alors que son entraîneur lui prodigue ses ultimes conseils, son ex débarque avec un enfant, leur fils Joseph. Charge à Léa, qui l'a abandonné, de s'en occuper pendant deux heures. Mais l'instinct maternel n'est pas un muscle...
De la fascination... Pour le corps et sa sculpture, d'abord. Elsa Amiel promène avec amour son œil-caméra sur les courbes body-buidées surréelles de Léa et des autres adeptes du jusqu'au-boutisme musculaire, jouant par des gros plans ambigus et des ahans suggestifs, sur les similitudes entre la mécanique de entraînement et la gymnastique d'un coït. En creux se pose naturellement la question de la féminité de la femme culturiste, et incidemment de sa capacité à être mère, maternelle et maternante — d'autant que la cinéaste sous-entend que les “supplémentations“ ont une action hormonale inhibitrice.
De la fascination pour les ambiances de nuit, les couloirs d'hôtel et les milieux semi-interlopes, ensuite. Elsa Amiel reprend une grammaire de néons et de veillées sans fin classique, exploitée dans les polars comme dans des films de Laetitia Masson, ou des réalisations aussi diverses que Backstage, La Vanité et naturellement Bodybuilder. Ne pas avoir tenté d'échapper aux clichés esthétiques, voilà peut-être le muscle atrophié de ce film.