Animation / de Rich Moore & Phil Johnston (É-U, 1h53) avec les voix (v.f.) de François-Xavier Demaison, Dorothée Pousséo, Jonathan Cohen...
Ayant provoqué malgré lui la casse du jeu d'arcade de son amie Vanellope, Ralph plonge avec elle dans l'univers multidimensionnel de l'Internet pour trouver l'argent permettant de le réparer. Il leur faudra triompher de nouveaux adversaires et de féroces bugs pour boucler ce niveau...
On connaît tous le principe évolutif d'une suite : offrir davantage que l'opus précédent afin d'élargir sa “surface de contact“ pour ne pas perdre le public de base et, si possible, en gagner un nouveau. Contrat rempli pour Ralph 2.0 qui délaisse le monde vernaculaire des jeux d'arcade pour conquérir en toute logique ce qui lui a succédé, son hyper-extension cosmique qu'est Internet.
Moore & Johnston le matérialisent avec une indéniable virtuosité graphique et esthétique, comme une réplique de notre réalité, reprenant en cela le concept élaboré dès Tron — auquel leur film rend un hommage en forme de tacle. Le terme “matérialiser“ convient d'ailleurs assez bien à ce territoire virtuel, saturé de banderoles, de logos, de marques, de vidéos monétisables : l'Internet qu'il dépeignent, guère dark ni rose, est surtout marchand. Et si Disney y prend une belle place, dans la diversité de ses franchises (princesses, Star Wars, Marvel etc.), c'est pour être la cible d'auto-dérision sarcastique — suivant en cela l'exemple de Cyrano parlant des plaisanteries : « je me les sers moi-même, avec assez de verve / Mais je ne permets pas qu'un autre me les serve ».
Mais c'est dans l'évolution des personnages que l'évolution s'avère la plus intéressante. Ralph et Vanellope ont gagné en relief — et cela n'a rien à voir avec des lunettes 3D — comme en maturité : Ils ont compris qu'aimer n'est pas posséder.