De Julie Manoukian (Fr., 1h32) avec Noémie Schmidt, Clovis Cornillac, Lilou Fogli...
Nico et son aîné Michel font tourner à deux un cabinet vétérinaire d'un petit village du Morvan. Partant subitement en retraite, Michel fait venir à sa place sa nièce, chercheuse et entêtée mais qui n'a jamais pratiqué. Au contact de Nico, du village et des animaux, elle changera...
Évidemment sympathique, terriblement dans l'air du temps, malheureusement téléphonée, l'intrigue des Vétos est au moins aussi lourde que cette phrase surchargée en adverbes. On s'étonne même de voir sur grand écran cette collection de clichés sur la ruralité hexagonale — hostile et obtuse à l'étrangère, mais révélant un cœur “gros comme ça“ à la fin — d'habitude réservée au public captif de la télévision. Tout y passe : du paysan bourru au maire hobereau habillé façon militant LR à la Baule, de l'orpheline-cachant-un-lourd-secret au véto dévoré par son apostolat... Si aucun personnage n'échappe à sa caricature, le film aborde malgré tout un vrai sujet : celui de la désaffection rurale, de son abandon par l'État (raréfaction des services publics, mitage du maillage territorial...) au profit des zones plus urbanisées, créant de fait des insularités nouvelles... et des inégalités supplémentaires. Comme si celles qui existaient déjà ne suffisaient pas.