De et avec Jeanne Balibar (Fr., 1h49) avec également Emmanuelle Béart, Ramzy Bedia...
Fraîchement séparés, Joëlle et Kamel se côtoient tous les jours au sein de l'équipe la Maire de Montfermeil, une illuminée rêvant, entre autres excentricités années 1980, d'implanter une école de langues démesurée dans cette cité de banlieue. Cela n'arrangera pas leurs relations...
Intrigante et prometteuse, la séquence d'ouverture montrant le couple Balibar/Bedia se disputant en arabe devant une juge des divorces abasourdie aurait pu — dû ? — constituer l'alpha et l'oméga de cette pseudo comédie politique, mais authentique catastrophe artisanale.
Première réalisation solo de la comédienne-chanteuse intello (récemment enrubannée d'un hochet républicain, dans la même promotion que le patron de BlackRock), ce “machin“ a faux sur toute la ligne. La forme, tout d'abord : écrit et joué en dépit du bon sens, il offre à une troupe de bobos hors sol vêtu arty sexy l'occasion de glapir du cri primal dans un simulacre pathétique de Rendez-vous en terre inconnue. Le fond, ensuite. Prêchant une fraternité béate, infantilisant les administrés, le mal titré Merveilles à Montfermeil semble fustiger par le ridicule les exécutifs de gôche engagés dans un clientélisme social mâtiné de new age limite sectaire ; dommage, la Miviludes a du plomb dans l'aile. En tout cas, en recyclant ces clichés moisis, il donne des arguments à l'extrême-droite juste avant les municipales — on a vu plus judicieux, et plus drôle surtout. En fait, Jeanne Balibar aura été plus utile à la cause de Montfermeil en incarnant le bref rôle de la commissaire dans Les Misérables de Ladj Ly.