Thésarde légère et court vêtue, Anaïs est plus ou moins en couple avec Raoul. Mais voici qu'elle croise Daniel, un quinqua séduit par sa fraîcheur. Anaïs n'est pas indifférente à ses charmes, jusqu'à ce qu'elle découvre la compagne de Daniel, Émilie, une autrice qui va la fasciner...
Avec ce premier long métrage, Charline Bourgeois-Tacquet signe une comédie sentimentale primesautière — mais inégale, le revers de la médaille — cousue main pour l'interprète de son court Pauline asservie, Anaïs Demoustier. Celle-ci endosse avec naturel et piquant ce rôle homonyme de tête folle irrésolue, charmeuse et agaçante, hésitant entre deux hommes, une femme, sa thèse, et se promène de Paris à la Méditerranée ou la Bretagne (malgré ses soucis pécuniaires d'étudiante trentenaire...) Très Nouvelle Vague revue Podalydès dans la forme et l'esprit, Les Amours d'Anaïs revisite certains motifs du cinéma-chambre-de-bonne (devenu appartement deux-pièces, on sait vivre) et de l'adultère germanopratin avec une forme d'insolence foutraque, légèrement gâchée par le recours à quelques grosses ficelles scénaristiques très prévisibles. Heureusement, le film est empli d'une légèreté solaire et indiscutablement sensuelle ainsi que de (trop rares) éclats burlesques évoquant un mixte de Rohmer — pour les ratiocinations — et de Broca — pour l'allant de l'héroïne.
★★★☆☆ Les Amours d'Anaïs de Charline Bourgeois-Tacquet (Fr., 1h38) avec Anaïs Demoustier, Valeria Bruni Tedeschi, Denis Podalydès...