A voir en salles la semaine du 19 avril 2023

A voir en salles la semaine du 19 avril 2023

À voir

 ★★★☆☆ La plus belle pour aller danser 

Vivant avec son père au sein d'un foyer pour personnes âgées, Marie-Luce Bison entre dans un nouveau collège. Bonne élève mais timide et peu populaire, elle est ignorée voire moquée. Tout change quand elle arrive grimée en garçon pour une soirée déguisée : personne ne la reconnaît sous les traits de Léo...

Autrice de La Famille Bélier, Victoria Bedos change certes de patronyme animalier pour son héroïne, mais conserve le même type de cheptel : une famille baroque en milieu rural nantie d'une adolescente riche en singularités appelée à s'émanciper. Éloge de la différence — ou plutôt des différences puisque tous les personnages de l'environnement immédiat de Marie-Luce sont des marginaux dans une société “de la norme“ — cette comédie de travestissement faisant explicitement référence au théâtre de Marivaux renvoie aussi fatalement au Victor Victoria de Blake Edwards ou à Tootsie de Sydney Pollack (1982), puisque Marie-Luce doit endosser l'identité de l'autre genre pour s'affirmer aux yeux du monde. Très en phase avec la question contemporaine de fluidité de genre autant qu'il joue sur des codes de teen movies produits au mitant des années 1980 - d'aucuns parleraient de leur âge d'or —, La plus belle pour aller danser possède son petit charme mais n'a plus tout à fait le privilège de la nouveauté, Victoria Bedos ayant déjà effectué plusieurs “premières fois”. C'est donc la jeune Brune Moulin qui focalise les attentions pour son premier rôle. À raison : ses débuts sont de bon augure.

De Victoria Bedos (Fr., 1h32) avec Brune Moulin, Philippe Katerine, Pierre Richard...


★★★☆☆  La Vie pour de vrai 

Conçu au Club Med où il est né et a grandi, le bienheureux Tridan n'a jamais vécu ailleurs. La cinquantaine venue, il part à Paris dans l'espoir naïf de retrouver son amoureuse d'enfance, Violette... Il découvre alors l'existence d'un demi-frère acariâtre englué dans les ennuis. Celui-ci va tenter d'abuser de sa gentillesse...

Retour sur grand écran pour Dany Boon-réalisateur après la parenthèse Netflix et un film dont l'argument tient du classique : comment un “bon sauvage“ ou un naïf immergé dans notre monde prétendument civilisé peut en révéler la foncière inanité — de Candide à Forrest Gump en passant par Le Roi est nu ou Un  Indien dans la ville, les exemples sont légion ! Toutefois, postuler qu'un individu a pu vivre un demi-siècle hors de la société tout en grandissant, puis travaillant au sein d'une multinationale de resorts, est un peu fragile (surtout à notre époque d'ultra-connexion globale) mais passons : il s'agit davantage d'un prétexte pour justifier la relation clown blanc-Auguste Boon/Merad. Et celle, sur le mode sentimental, avec Charlotte Gainsbourg — excellente surprise de la retrouver dans le registre de la fantaisie légère, voire débridée qui lui avait permis de fendre l'armure pour La Bûche (1999) et lui convient si bien. Comme les comédiens ont du métier, ça roule, mais on est plutôt en sous-régime par rapport aux potentialités engagées. Note qui n'a rien à voir pour finir : La Vie pour de vrai nous apprend que, si jamais Cédric Klapisch devait se trouver un sosie, Kad Merad pourrait aisément remplir cet office. Et réciproquement.

De & avec Dany Boon (Fr.-Bel., 1h50) avec également Charlotte Gainsbourg, Kad Merad...

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