Saint-Étienne aussi !


En lutte / La double candidature des villes de Lyon et de Saint-Étienne au titre de capitale européenne de la culture a fait beaucoup sourire les observateurs qui y voient la traduction d'une absence de concertation et de coopération entre les deux villes. Pourtant, le mode de désignation même de la future capitale européenne de la culture interdit à deux villes de présenter une candidature commune. Saint-Étienne, qui estime sa candidature plus que légitime, n'a pas décidé de renoncer à un titre qui pourrait lui servir de tremplin culturel et économique. Comme l'explique Michel Thiollière, Maire de Saint-Étienne et Sénateur de la Loire : «les deux pays choisis pour 2013 sont la France et la Slovaquie. Or, Saint-Étienne a beaucoup de relations avec la Slovaquie. De plus, il semble que la compétition définisse des critères qui ressemblent à ce que nous tentons de faire dans notre ville». Pour le Maire, les objectifs sont multiples : changer l'image de sa ville et la rendre plus attractive, permettre aux différents acteurs culturels de s'associer dans un projet commun et accélérer un processus qui «tend à faire de Saint-Étienne une ville de création contemporaine nationalement et internationalement reconnue». Bien sûr, comme toutes les personnes interrogées sur ce dossier, Michel Thiollière regrette la situation et avoue qu'il «aurait préféré être soutenu par Lyon ». Mais l'édile n'est pas effrayé par la candidature de la capitale régionale : «Lyon n'a pas besoin de ce titre pour exister au niveau international, nous si. On essaiera donc de gagner». Et c'est sur cette possible victoire que les avis divergent. Selon, Michel Thiollière, les choix de l'Union Européenne visent à «promouvoir des villes qui se remettent à flot avec la culture, des villes situées dans des territoires qui ont été meurtris, comme le prouve le choix de Liverpool en 2007». Une vision que ne partage pas Vincent Carry, conseiller à la candidature de Lyon : «l'idée qu'il faille être une ville minière qui a souffert de la désindustrialisation me semble stérile et folklorique. Ce n'était pas le cas de Lille en 2003 quand la ville a été choisie... On constate une grande diversité de villes parmi les capitales européennes de la culture». Avant de conclure : «ce qui ne signifie pas que Saint-Étienne n'a pas de légitimité à se présenter». Les paris sont ouverts.