médias et révoltes, visages en clair obscur au puits Couriot

Révoltes, foules, revendications, en ce climat de crise, à l'approche des élections, avril ne te découvre pas d'un fil... Le musée de la mine éclaire ses galeries et exhume les crassiers de Saint Étienne, un sujet sensible encore au goût du jour.


En parallèle de l'exposition Manufrance au musée d'art et d'industrie, un détour au musée de la mine nous confronte au vivier de l'industrie et porte un regard édifiant sur la répression des mineurs au contact de l'objectif du photographe Léon Leponce. Le musée vient puiser dans le fond d'archives de son recueil photographique consacré aux évènements de « la grève des mineurs de 1948 ». Une exposition gratuite qui nous offre un point de de vue objectif de la société d'après guerre.

Ah Terrils ! Pyramides noires, vanités allégoriques de l'essor industriel Stéphanois ! Passé ancré dans le paysage, vestiges de l'embourgeoisement industriel ! Que nous reste-t-il comme matière à penser de ces périodes minières ? D'après les vestiges photographiques, à l'entrée, le grand portail n'a pas bougé. En tant que Stéphanois il est difficile d'échapper à l'incontournable visite scénographiée du puits Couriot, le cheminement pédagogique du labyrinthe quotidien  des mineurs, du train dans les galeries à la salle des pendus... C'est dans la salle des douches que nous feront immersion dans la cohue des révoltes de mineurs, guidés par les annotations du photographe. C'est une percée au cœur des barricades, une suite d'évènements, un reportage narratif sur les conditions des affrontements entre l'autorité des forces de l'ordre et l'héroisme des travailleurs.

Leponce réalise une mise au point sur les foules, une multitude de visages et de revendications. Ils sont proches, si proches que nous cherchons des visages familiers. Léon Leponce enquête sur l'humain,   déclenche et se trouve au bon moment sur les lieux pour contredire la propagande. Journaliste, il est avant tout autonome, et cherche à faire publier ses photos controverses au discours médiatique.

Petite déception quant aux projections dans la salle qui précède la salle des photographies, les photos sont pâlies et rendent difficile la lisibilité et la définition des archives. Cet inconvénient écarté, il reste néanmoins les tirages et la clarté des panneaux informatifs. On terminera sur une citation : «Si la population comprenait le système bancaire, je crois qu'il y aurait une révolution avant demain matin». Dixit Henri Ford, l'industriel américain.

Les photographies sont dors et déjà éditées dans le livre de Maurice Bedoin, Jean-Claude Monneret, Corinne Porte et Jean-Michel Steiner, 1948 : les mineurs stéphanois en grève. Des photographies de Léon Leponce à l'Histoire, édité aux Presses Universitaires de Saint-Etienne.

La grève des mineurs Stéphanois de 1948,  jusqu'au 20 avril au Musée de la Mine Puits Couriot


Photo : 25 octobre 1948. Cérémonie au puits Couriot à la mémoire d'Antonin Barbier.


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