Au nom du Père


Dans le cadre de son projet de spectacle itinérant, la Comédie propose ce mois-ci L'Apprenti, une création qui nous vient de Toulouse et de son directeur Sébastien Bournac. Deux comédiens, deux générations différentes mais qui se suivent, interprètent une fable sur la filiation, la paternité, l'acceptation de son ADN. Cette pièce est signée de l'auteur australien Daniel Keen, assez en vogue à la fin du XXème siècle en France. Sa popularité perdure et on le comprend car c'est un excellent dramaturge. Il est à bonne école puisque il écrit aussi pour le cinéma et la radio. Ses histoires s'en ressentent : il sait créer le nerf du texte, il fait exister une situation et sait la muscler d'actions.

L'Apprenti pourrait s'apparenter d'une certaine manière au film Le Jouet de Francis Veber avec Pierre Richard. Pour résumer l'intrigue de cette pièce en duo : un gamin, pré ado, se cherche un père idéal qu'il ne trouve pas dans le sien. Il jette son dévolu sur un quadra célibataire, content de l'être et de ne pas avoir de descendants. L'un va se coller à devenir apprenti père à son corps défendant, tandis que l'autre va s'émanciper, acceptant de ne pas avoir de père modèle. L'auteur prend le temps de développer cette relation sur douze mois et installe au final une jolie amitié intergénérationnelle. Et soulève en nous des questionnements que l'on soit jeune ou moins jeune. Souvenons-nous que la jeunesse rend possible l'inaccessible, qu'imaginer c'est déjà construire. FB

L'Apprenti, la Comédie Itinérante, à Saint-Bonnet-le-Château, Pélussin et Mably du 5 au 15 avril


<< article précédent
Retour dans le passé