La science dans la lutte contre le crime


Si l'image du fin limier qui résout une énigme policière armé seulement de son esprit de déduction et d'une simple loupe reste évocatrice pour les plus âgés d'entre nous, elle appartient à un passé révolu. Le personnage de Sherlock Holmes était certes un adepte de la démarche scientifique, il ferait pâle figure face aux enquêteurs vedettes des fictions policières actuelles, bardés de diplômes et disposant d'impressionnants moyens techniques. Avec la multiplication des séries télévisées montrant les exploits de ces « experts » capables, grâce à la science, de confondre en un temps record le coupable d'un crime, le téléspectateur d'aujourd'hui ne doute plus du pouvoir de la génétique, de la chimie ou de la balistique contre le crime… à l'écran. Mais qu'en est-il dans la réalité ? Que valent les preuves scientifiques dans une enquête criminelle ? Quel rôle les expertises scientifiques ont-elles lors d'un procès ?

En 2015, identifier et arrêter un criminel reste une entreprise difficile dont le succès n'est pas garanti. Pourtant, les personnes en délicatesse avec la loi ont de moins en moins droit à « l'erreur », tant les techniques d'investigation ont progressé. Les avancées de la science et de la technologie sont telles qu'il est devenu impossible à toute personne présente sur une scène de crime de ne pas y laisser une trace susceptible, sinon de mener jusqu'à elle, au moins de faire progresser l'enquête. Là où il était impossible de faire apparaître des empreintes digitales, le recours au laser permet de les rendre visibles. Là où la quantité d'ADN prélevée sur un indice s'avérait insuffisante pour l'obtention d'un profil génétique, des techniques plus performantes permettent de rendre ces traces exploitables pour de nouvelles analyses. Face à ces bouleversements, la police mais aussi la justice ont dû faire évoluer leurs procédures. De nouvelles lois ont dû être votées pour encadrer les nouveaux dispositifs comme, par exemple, l'utilisation du Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiques (FNAEG), créé en 1998. Car le législateur doit désormais composer entre la nécessité d'autoriser les enquêteurs à faire usage de ces nouvelles techniques, et le droit des citoyens au respect de leur vie privée. Le prélèvement d'ADN sur un groupe de personnes ou le recours à la géolocalisation du téléphone portable d'un suspect peuvent faire avancer une enquête, voire mener à sa résolution, mais ils peuvent aussi aider à la manifestation de vérités sans rapport avec l'enquête et qui dérangent.

Ce sont toutes ces questions qui seront abordées mardi 17 mars à 19h au café « Les Jardins », 9 place Jean Jaurès à Saint-Etienne, dans le cadre du prochain café « Sciences & philo » de l'association Astronef (en partenariat avec « Le Petit Bulletin »). Jacques Guarinos


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