Mardi 1 octobre 2019 Avec Gemini Man, le plus polyvalent des cinéastes contemporains poursuit son insatiable exploration formelle et métaphysique avec un film d’action qui aurait beaucoup plus à Philip K. Dick. Rencontre.
"Aladdin" : Super calife agile !
Par Vincent Raymond
Publié Mardi 21 mai 2019
Photo : ©2019 Disney Enterprises Inc. All Rights Reserved.
Aladdin
De Guy Ritchie (2019, ÉU) avec Mena Massoud, Naomi Scott...
Disney / De Guy Ritchie (É.-U., 2h09) avec Mena Massoud, Naomi Scott, Will Smith…
Se livrant à ses activités délictuelles dans la cité d’Agrabah, le jeune tire-laine Aladdin sauve de la princesse Jasmine qu’il prend pour une servante et en tombe amoureux. Grâce aux pouvoirs d’une lampe magique (et de son génie), il deviendra prince et sauvera le royaume du félon vizir…
à lire aussi : Alan Menken : « Il fallait que je maintienne l’intégrité de mon bâtiment »
Même s’il se montre ici singulièrement calme — oubliez le surmontage rehaussé de ralentis et d’effets de variation de vitesse de défilement dont il est d’habitude si friand — le frénétique Guy Ritchie a d’emblée le mérite de remettre le minaret au centre du village, c’est-à-dire de renvoyer au cimetière du carton-pâte le pitre franchouillard piètre simulacre d’Aladdin en jouant la carte de la superproduction à l’ancienne, avec danseurs par milliers, éléphants et costumes chamarrés pour tout le monde. Bien sûr, il y a du numérique, mais il ne remplace pas les immenses plans d’ensemble où les chorégraphies prennent vie.
Will Smith n’étonne guère dans la peau (bleue) du génie : sur le papier, il était évident qu’un showman de sa trempe glisserait aisément ses pieds dans les babouches de Robin Williams sans faillir ; quant à Mena Massoud et Naomi Scott, ils forment un joli couple bollywoodien, aussi athlétiques dans les vocalises qu’harmonieux dans les duos. La vraie surprise provient de deux personnages plutôt insolites, dont la présence se révèle d’autant plus marquante que ce film (outre Smith, évidemment) ne compte aucune star. D’abord, Marwan Kenzari : déjà aperçu chez Branagh, le comédien néerlandais propose un Jafar jeune — donc loin des clichés du méchant vieux barbon —, sorte de double inversé d’Aladdin ayant placé son ambition dans la mauvaise direction. Doucereux et menaçant davantage que vociférant, il n’en est que plus inquiétant. Ensuite, le tapis volant : plus expressif que le singe domestique du héros, il est objectivement doté d’une âme et capable de nuances. De quoi être transporté…
pour aller plus loin
vous serez sans doute intéressé par...
Mardi 1 octobre 2019 Un exécuteur d’État est traqué par son clone rajeuni de 25 ans. Entre paradoxe temporel à la Chris Marker et cauchemar paranoïde façon Blade Runner, Ang Lee s’interroge sur l’essence de l’humanité et continue à repenser la forme cinématographique....
Jeudi 18 juillet 2019 En donnant à voir sa nouvelle version du "Roi Lion", les studios Disney seraient-ils en train de préfigurer un cinéma nouvelle génération ? Derrière l’histoire du cycle de la vie et des successions naturelles, en affleure une où l’image est...
Mardi 21 mai 2019 Compositeur historique des studios Disney, lauréat de huit Oscar — dont deux pour la version animée de Aladdin —, le toujours affable Alan Menken est venu converser (au piano) de son travail au long cours sur ses partitions…
Mardi 21 mars 2017 La jeune et pure Belle accepte de prendre la place de son père, capturé par la Bête — un prince charmant transformé en monstre par une sorcière. L’amour que (...)
Lundi 23 mars 2015 John Requa et Glenn Ficarra revisitent le film d’arnaque dans une comédie pop fluide et élégante portée par le couple glamour Will Smith / Margot Robbie. Divertissement longtemps irrésistible, "Diversion" rate de peu sa sortie.
Christophe Chabert
Mercredi 5 juin 2013 Étrange sensation face à cette rencontre entre la dynastie Smith et l’ex-prodige déchu Shyamalan, celle d’assister à un film dont la simplicité le tire à la fois vers la beauté et vers l’ennui, à une œuvre coincée entre l’épure et l’esbroufe, la...