Un tout petit bout de femme qui investit littéralement la scène, telle une vague sonore en continue déferlant sur une audience survoltée ne demandant que ça. Réputée pour ses shows énergiques où le public finit terrassé par K.O musical, Shannon Wright est de nouveau à l'affiche du Ciel : une salle à ranger du côté des fans, puisque c'est le troisième passage de l'artiste en ces lieux (et l'on nous assure que les deux précédents concerts valaient le détour). L'univers de cette auteure-compositrice-interprète de folk et de rock, multi-instrumentiste originaire de Floride, n'est pas sans rappeler PJ Harvey ou Cat Power (références qu'on lui ressort à chaque interview... comme quoi on n'est pas forcement toujours très originaux !). Son dernier album Honeybee Girls, paru tout récemment, très court (une demi-heure), est néanmoins plus apaisé que les précédents : en témoigne Tall countryside, titre d'ouverture en référence aux grands espaces où la liberté n'a d'égale que la volupté des guitares et la sérénité de la voix. En témoigne aussi les vidéos glanées sur le web, où l'on découvre un artiste assagie (s'est-elle fait influencer par Yann Tiersen, avec qui elle a collaboré en 2004 ?) mais n'ayant rien perdu de sa fougue (elle continue d'hurler, même si cela ne semble plus lui suffire). Voguant vers l'expérimentation pop (écoutez le sublime Father pour vous en convaincre), cet album préfigure un concert de haute tenue musicale.
AM
Mardi 16 novembre 2021 Arpentant les scènes françaises avec la régularité d'un métronome, Shannon Wright n'a l'an dernier pas fait exception à la mode des concerts multi-reportés qui (...)